La colère a gagné ce matin le corps spécial des unités d'intervention rapide de la sûreté (URS) postés dans la vallée du Mzab depuis le début des événements de Ghardaïa. 1 500 policiers ont entamé ce lundi matin un mouvement de protestation qu'ils disent déterminés à maintenir jusqu'au départ du général Abdelghani Hamel. Dés 3h, alors qu'il faisait encore nuit, les policiers se sont regroupés au fur et à mesure devant le siégé de la sureté de wilaya en plein cœur de Ghardaïa. Impressionnant regroupement qui a suscité la curiosité de la population d'autant plus que les hélicoptères de surveillance sont réapparues dans le ciel de la capitale du Mzab comme pour superviser le mouvement, pourtant pacifique, des policiers en colère. 10 mois barakat C'est donc les cris des éléments d'intervention qu'on a entendu toute la matinée à Ghardaïa, réclamant des droits qu'ils disent tus, omis, bafoués. A commencer par le droit de revoir sa famille après plus de 10 mois de mission au cœur des événements sanglants de Ghardaïa. Ces derniers exigent en premier lieu l'amélioration de leur quotidien et notent avec amertume la dégradation de leurs conditions sociales depuis l'installation de Abdelghani Hamel à la tête de la police nationale. « Nous travaillons dans des conditions extrêmes alors que le minimum de vie décente ne nous est pas assuré. Imaginez qu'on se nourrit de thon et de gaufrettes depuis presque une année à Ghardaïa ». Les revendications ne s'arrêtent pas là puisque les manifestants réclament la création d'un syndicat national de la police. Décrété morte par feu Ali Tounsi, la reprise de l'activité syndicale au sein de la police nationale s'impose comme une condition sine qua none du retour au travail des grévistes qui déplorent « la mort d'un policier et les graves blessures de la veille lors des événements de Berriane ». Ils dénoncent en outre l'absence de toute indemnisation ou système compensatoire pour les nombreux policiers morts, blessés ou brulés lors des événements qui secouent Ghardaïa depuis plus de dix mois. Les éléments des unités d'intervention rapide de Berriane se sont joints en milieu de matinée au mouvement de grève au moment ou des échauffourées matinales se sont déclenchées dans la ville après une nuit mouvementée. A souligner que les policiers grévistes font partie des 28 unités d'intervention rapide de la sûreté (URS) acheminés en février dernier avec 18 escadrons de la Gendarmerie nationale et trois brigades mobiles pour renforcer le dispositif sécuritaire à Ghardaïa.
Plusieurs photos de cette manifestation ont été postées par des internautes sur facebook: