Trois policiers ont été radiés pour des violences contre des personnes interpellées lors de heurts inter-communautaires en janvier à Ghardaïa, dans le sud de l'Algérie, a annoncé le patron de la police, le général Abdelghani Hamel, cité lundi par la presse. Ils avaient déjà été suspendus après une enquête menée à la suite de la diffusion "d'une vidéo montrant le laxisme de certains agents de la sécurité à Ghardaïa", selon un communiqué de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Des activistes ont diffusé une vidéo, non authentifiée, montrant des policiers tabassant une personne à terre. La DGSN n'a pas précisé si cette vidéo avait été à l'origine de l'enquête. "Tout agent de police contre lequel des preuves matérielles seront fournies subira le même sort", a prévenu le général Hamel. De décembre à février, la région de Ghardaïa a été le théâtre de heurts entre deux communautés, les chaaâmabas (arabes) et les mozabites (une minorité berbère), qui ont fait au moins quatre morts et plus de 200 blessés, dont des policiers qui tentaient de s'interposer entre les deux groupes. Pour rétablir le calme, plus de 4.000 policiers de la région et des renforts de 26 unités anti-émeute ont été déployés à Ghardaïa. Mais "nous sommes en train d'alléger le dispositif sécuritaire en fonction de l'amélioration de la situation", a précisé le chef de la police. "Des mesures de renforcement seront prises, à savoir la création d'un centre d'instruction de brigades mobiles de la police judiciaire et sûreté urbaine au niveau de Ghardaïa, Guerrara et Berriane", localités adjacentes du chef-lieu de cette préfecture, a-t-il ajouté. Depuis un mois, un calme précaire s'est instauré selon la presse à Ghardaïa, ville située aux portes du Sahara algérien.