La manifestation publique des policiers, qui s'est propagée à travers de nombreuses wilayas et qui a abouti à «l'encerclement» du siège de la présidence est un précédent d'une extrême gravité, selon M. Bellabas, président du rassemblement pour la culture et la démocratie, qui s'exprimait lors de l'ouverture de l'université d'été des jeunes, tenue à Souk El Thénine, à une trentaine de kilomètre à l'est de Béjaia. Le président du RCD voit à travers cette sortie publique des CRS «la déliquescence de l'Etat ». «Le débrayage de la police, bien que porteur de revendications socioprofessionnel légitime, exprime la déliquescence de l'Etat et l'ampleur de la crise et de l'impasse institutionnelle algérienne, otage des clans qui se sont imposés par la violence un demi siècle durant», analyse-t-il. Pour lui, la défection de la garde républicaine lors du siége du plais d'El Mouradia, la désertion par les policiers en faction de nombreux édifices publics, de consulats et mêmes de barrages routiers au niveau de la capitale confirme «l'irresponsabilité et l'inconscience de l'ensemble des dirigeants des institutions notamment celles en charge de la sécurité». Révolution de palais Car, ajoute-t-il, «ce n'est pas une révolution de palais, fomenté par ceux-là même qui ont cautionné le viol de la constitution en 2008pour lever la limitation des mandats et validé la candidature d'un septuagénaire impotent et inaudible, qui sauvera le pays ». A ce propos, Mohcine Bellabas relève avec ironie que «que la police qui était chargée de réprimer et d'empêcher les forces de l'opposition «d'importer les slogans des révoltes arabes » est celle qui reprend avec tonitruance ces mêmes slogans».