Le parcours des malades atteints de cancer a fait l'objet d'une journée d'information organisée par l'association El Amel - CPMC dans le cadre du programme initié à l'occasion d'«octobre rose» pour la lutte contre le cancer du sein. Pour que les droits des patients atteints de cancer ne soient plus bafoués, que l'inégalité des soins ne soit plus leur quotidien et que le droit à la vie soit tout simplement consacré, une vingtaine d'associations d'aide aux personnes atteintes de cancer de 16 wilayas se sont réunies hier à Alger pour justement dire halte à cette injustice et oui pour la protection de la santé de tous les malades algériens. Ces associations, dont l'objectif essentiel est de défendre le droit élémentaire du patient cancéreux à accéder aux soins, à une politique de prévention et de traitement, étaient là aussi pour interpeller les pouvoirs publics sur toutes les promesses non tenues, notamment pour l'accès aux soins de radiothérapie. «Actuellement, le centre Pierre et Marie Curie refuse les patients qui ne sont pas de la wilaya d'Alger. Une ségrégation géographique, illogique et intolérable, alors que le patient algérien a droit aux soins partout sur le territoire national sans conditions, mais encore plus quant il ne trouve pas ces soins près de chez lui. Les examens radiologiques ne sont plus assurés au CPMC durant une année. Les patients sont contraints de se rendre chez le privé tout en sachant que ces examens ne sont pas remboursables par la CNAS», ont-elles dénoncé. Et de signaler que les centres qui viennent d'ouvrir à Sétif et à Batna n'assurent pas tous les soins. «Le CAC de Batna a ouvert il y a quelques semaines, mais il n'assure pas la radiothérapie pour les femmes atteintes du cancer du sein, alors que Constantine, qui a fermé durant deux ans, vient de reprendre, mais pas le cancer cérébral et pelvis. Le CAC de Annaba n'est pas encore fonctionnel, celui de Ouargla est souvent à l'arrêt et le CAC de Blida est fermé depuis 4 mois», ont-elles encore signalé et d'interpeller le ministère du Travail et de la Sécurité sociale à propos du refus du remboursement des soins de radiothérapie dispensés dans les structures privées. L'accès aux soins est donc très limité pour cette catégorie de personnes qui croient bénéficier facilement de la médecine gratuite. «Une catastrophe !», selon le professeur Bendib Ahmed chef de service de sénologie au CPMC. «Les hôpitaux sont devenus des souks el fellah. Les soins dans les hôpitaux sont accessibles grâce aux connaissances et pour les riches. Le ministère de la Santé a des problèmes et la sécurité sociale a les solutions, mais seulement quelques Algériens en bénéficient», a-t-il déploré tout en ayant un espoir dans le plan cancer. En attendant, le Pr Bendib a exhorté les associations d'aide aux malades à redoubler d'efforts et tenter de sensibiliser et de convaincre les autorités locales pour la création d'unités de sénologie dans les différentes wilayas, au moins une vingtaine, à l'instar de l'unité de Biskra. L'équipe du CPMC, a-t-il dit, est prête à coopérer et à aider pour la formation des équipes sur place.