Le parti de Saadani affirme que le FFS n'a à aucun moment évoqué la vacance du pouvoir lors des consultations reconnaissant la légitimité du président de la République. A l'exception du MSP qui a affiché ouvertement son opposition à l'initiative du FFS relative à la conférence nationale du consensus, les autres formations politiques, dont le FLN et le RND, entretiennent le suspense sur leurs intentions. Les dirigeants de ces deux formations politiques comptent consulter les hautes instances de leurs partis avant de donner une réponse au FFS. «Nous avons été très clairs avec la délégation du FFS. Nous avons, dans la transparence et devant les médias, insisté sur le fait qu'au FLN, nous ne rejetons aucune initiative qui participe à l'unification des rangs des Algériens, mais nous avons posé une seule condition, ne jamais évoquer ou remettre en cause, durant les discussions, la légitimité du président Bouteflika», a expliqué Mazouz du FLN. Selon ce dernier, l'instance présidentielle du FFS a accepté la condition posée par le plus vieux parti. «Les animateurs de cette action n'ont a aucun moment évoqué ni la vacance du pouvoir ni remis en cause le processus électoral à la suite duquel Bouteflika a été réélu. Le FFS, bien au contraire, a reconnu la légitimité du Président !» insiste Mazouz. Le FFS et le FLN se sont ainsi mis d'accord pour se revoir le 1er novembre prochain pour fêter ensemble cette date historique. Cette rencontre, nous dit-on, pourrait être un préalable pour remettre sur le tapis le débat autour de la conférence du consensus. Seulement le FLN se prononcera officiellement sur sa participation à la conférence qu'une fois que le FFS aura achevé son cycle de consultations avec l'ensemble des partenaires et acteurs politiques et rendu public le résultat de ses rencontres. «Nous nous sommes entendus avec le FFS de se revoir afin qu'il nous rende compte des résultats de ses consultations, une fois cette étape achevée nous rendrons à notre tour compte au bureau politique qui décidera de la suite à donnée à l'invitation du FFS», explique M. Bouhadja, précisant que pour l'heure, le FLN n'a pas tranché la question de sa participation. Du côté du RND, la chargée de communication, Nouara Djaffar, explique que, hormis le conseil national, la haute instance du parti, personne ne peut avancer sur la question de la participation ou pas du RND à l'initiative du FFS : «Certes, le FFS nous a présenté son projet, mais étant un parti discipliné, nous allons exposer la vision du FFS à la base qui tranchera sur notre participation.» Seulement, il est fort possible que le parti, que l'actuel chef de cabinet de Bouteflika a eu à diriger, refusera poliment de participer à cette conférence. Selon des sources proches de cette formation, si le RND prend part à cette conférence, cela implique qu'il remet en cause toutes les initiatives prises par le gouvernement allant de la réconciliation nationale à la concorde civile en passant par les réformes engagées par le pouvoir. L'initiative du FFS vise à sortir le pays de la crise qui le secoue depuis plusieurs années, il est donc inconcevable que le RND participe à ce processus, du fait que le parti de Abdelkader Bensalah se réjouit de voir l'Algérie sortie victorieuse de la crise dans laquelle elle se débattait durant les années 1990. «Nous ne pouvons pas effacer d'un revers de la main tous les efforts consentis par l'Etat. Dire qu'il y a des problèmes sur le plan économique, politique ou social, nous sommes d'accord et cela nécessite leur prise ne charge, mais dire qu'il y a une crise au sommet de l'Etat est complètement faux», nous confie un cadre de ce parti. Le FFS, qui a décidé de s'adresser à ces deux béquilles du pouvoir, le FLN et le RND, pourra-t-il les convaincre lors de la prochaine étape ? Pari difficile.