«Le FLN ne participera pas à une conférence qui aborderait la légitimité du Président ou l'élection présidentielle» Le FLN se dit disponible à prendre part à toute initiative politique, sauf à celle qui remet en cause la légitimité de Bouteflika. Au FLN, on ne veut pas entendre parler de vacance du pouvoir ou de l'application de l'article 88 de la Constitution ni encore moins de la légitimité du président. Ce parti qui domine toutes les institutions de l'Etat, notamment les assemblées élues locales et nationales, balaie du revers de la main tout le discours de l'opposition sur ces questions. Plus encore, il se dit disponible à prendre part à toute initiative politique, sauf à celles qui remettent en cause la légitimité de Bouteflika, dont le parti a grandement contribué à la consécration du 4e mandat lors de l'élection présidentielle du 17 avril dernier. «La légitimité du président Abdelaziz Bouteflika n'est pas discutable. Le FLN ne participera pas à une conférence qui aborderait la légitimité du Président ou l'élection présidentielle», a affirmé, dans une interview au journal électronique, TSA, le secrétaire général du parti, Amar Saâdani. C'est là, la condition principale que pose le FLN pour participer à la conférence nationale de consensus envisagée par le plus vieux parti de l'opposition, le FFS en l'occurrence. Dans cette perspective, les responsables des deux partis se sont rencontrés, avant-hier, au siège du FLN. Si la légitimité du président, remise en cause par plusieurs partis de l'opposition, dont le Pôle des forces de changement, conduit par Ali Benflis, est indiscutable, Amar Saâdani précise que «pour les autres sujets, nous avons notre point de vue». La déclaration du secrétaire général du FLN consiste à exprimer son opposition au projet de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd) ainsi qu'à toute initiative qui émanerait de l'entité conduite par Ali Benflis. En revanche, il exprime son adhésion au projet du FFS, en allant jusqu'à réclamer à ce qu'il soit le premier parti consulté par la formation de Hocine Aït Ahmed dans le cadre de son initiative d'organiser une conférence nationale de consensus. «Le FFS est un parti historique. Ses idées sont nationalistes et ses militants le sont aussi. C'est un parti qui est bien dirigé et qui n'a pas du tout participé à la destruction du pays. Il veut que la situation sociale et économique s'améliore, que le changement se fasse de l'intérieur du pays. Le FFS veut la stabilité du pays, la protection de ses frontières. Donc, on se rapproche de lui, on l'écoute et on a espoir qu'on ira loin avec lui», a ajouté le secrétaire général du FLN. Cette adhésion du FLN, ajoutée à celle du RND, à la démarche du FFS signifie-t-elle la disposition du pouvoir à dépêcher ses représentants et contribuer à la réussite de la conférence de consensus national? C'est fort probable, d'autant plus que c'est parmi les rares fois où les partis au pouvoir acceptent de discuter avec un parti de l'opposition. A cela, il faut ajouter une déclaration du directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, selon laquelle le pouvoir n'est pas contre la démarche du plus vieux parti de l'opposition. Il reste maintenant au FFS de convaincre les partis de l'opposition de participer à sa conférence même, la tâche ne sera pas une simple formalité. Dans un appel lancés aux Algériens, le FFS a appelé les partis politiques quels que soient leurs programmes ou leurs sensibilités à faire preuve de retenue et d'esprit de conciliation, contribuer à apaiser les tensions et éviter les surenchères. Il a également appelé les représentants de l'Etat, au niveau central et local à soutenir le processus de reconstruction du consensus national dans l'intérêt supérieur du pays. Cet appel sera-t-il entendu?