Les deux principaux axes routiers de la capitale que sont l'autoroute de l'Est et la rocade sud, ont connu, avant-hier, une grande perturbation. Ce n'est qu'en fin de journée qu'un certain ordre a été rétabli. Sans aucun avis, aucune information aux usagers de la route de l'organisation de parades et du marathon d'Alger, les automobilistes se sont retrouvés coincés des heures durant, non seulement sur l'autoroute, mais également sur la route moutonnière. «Il aurait fallu nous informer au préalable sur le passage de ces parades, afin de pouvoir prendre nos dispositions», fulmine un automobiliste au bord de la crise de nerf. «C'est un manque de considération pour les citoyens que nous sommes. Tous ce qui importe pour les organisateurs de ces festivités, c'est de plaire aux chefs. Le citoyen n'est nullement pris en compte», poursuit-il. En empruntant l'autoroute de l'Est à partir de Dar El Beïda, les conducteurs ont dû patienter jusqu'au passage des coureurs du marathon, ainsi que le déroulement d'une parade de cavaliers. «Après le passage des participants au marathon, il a fallu attendre encore le passage de plusieurs troupes de cavaliers. Nous avons roulé derrière ces colonnes de chevaux pendant plusieurs heures, qui plus est sous un soleil de plomb», déplorent des automobilistes. «Les organisateurs ont-ils pensé aux enfants en bas âge et aux malades qui pouvaient attendre dans des voitures chauffées par un soleil brûlant», souligne-t-on. A l'entrée de la ville, à proximité des Sablettes, des camions, qui participaient à une exhibition, se sont mêlés aux usagers de la route. Il s'en est suivi alors une indescriptible anarchie. D'autres camions retardataires, en voulant rattraper leur convoi, ont semé le désordre sur pratiquement tout le tronçon qui commence des Pins maritimes jusqu'aux Sablettes. Outre le désordre engendré par le passage des parades, les transports en commun se sont fait rares, durant la journée d'hier. A la station du transport urbain de Tafourah, les voyageurs ont trouvé d'énormes difficultés à trouver des bus, notamment ceux qui desservent la région Est de la capitale. «La plupart des bus sont coincés dans les embouteillages. Le reste des transporteurs se sont abstenus de travailler, car toutes les routes sont bloquées», assurent des citoyens rencontrés aux abords de la station de bus de Tafourah. «Même les taxis clandestins n'ont pas voulu travailler», ironise-t-on. Cette situation de pagaille «organisée» qui a prévalu avant-hier, renseigne sur le peu d'intérêt que portent les responsables et les organisateurs pour le citoyen qui, en fin de compte, est relégué au second plan.L'important pour ces organisateurs est de paraître devant les responsables, quitte à pénaliser des millions de citoyens. Le ridicule à pousser certains organisateurs à enduire de peinture blanche un tronçon de l'autoroute, oublié au même moment ou des participants à la parade entamaient leur passage.