Sans emploi depuis la fin de leur cursus, en 2005, plusieurs médecins spécialistes venus de nombreuses régions du pays ont tenu, hier, un sit-in devant le ministère de la Santé. Ces blouses blanches contestent le fait que la tutelle les ait affectées d'office vers les régions du Sud et des Hauts Plateaux, et d'accuser le département de Amar Tou de les avoir « carrément sacrifiées ». « Le ministère de la Santé nous a sacrifiés pour la simple raison que la nouvelle promotion, c'est-à-dire celle de 2006, a bénéficié de plus d'égards que nous. Une bonne partie de cette promotion a eu la possibilité de choisir son lieu de travail, notamment dans la région du Nord et la capitale. Ce qui n'a pas été le cas pour nous », déplore un docteur en psychiatrie sans emploi. Une diabétologue, qui souhaite exercer à Alger « pour des raisons familiales », tient à donner des précisions afin d'éclairer, dit-elle, l'opinion publique. « Nous ne comprenons pas le refus de la tutelle de nous affecter vers des zones où il y a un déficit flagrant en praticiens spécialistes. Je connais plusieurs établissements hospitaliers à Alger, Béjaïa, Tizi Ouzou ou Blida qui ne cessent d'interpeller la tutelle sur l'épineuse question de combler les postes vacants », explique-t-elle. Le département de Amar Tou, pour rappel, avait pris la décision de déployer la totalité de la promotion 2005, à savoir plus de 900 praticiens, dans les zones citées. Une décision prise par le gouvernement allant dans le sens d'une répartition « équilibrée » en matière de couverture médicale spécialisée, selon le ministère de la Santé. Sur 1000 spécialistes, formant la promotion 2005, 600 ont déjà rejoint leur poste. Les 400 autres, qui avaient émis le vœu d'exercer dans la région nord du pays, ne semblent pas être au bout de leur peine. Les médecins « chômeurs », dont la majorité est constituée de femmes, se disent « compréhensifs » quant à une « carte juste et équilibrée ». « Nous sommes pour une couverture médicale qui doit toucher l'ensemble du territoire national, du Nord au Sud, notamment les zones isolées. Mais ce que nous tentons d'expliquer au ministère de la Santé est qu'il daigne prendre en considération une réalité que personne ne peut nier. Est-il juste de refuser à répondre à notre doléance dans la mesure où de nombreux services, ici même à Alger et dans les environs immédiats, risquent de fermer faute de praticiens spécialistes ? », s'interroge un interniste. Notons qu'une délégation a été reçue par le ministre. Cette rencontre à laquelle nous n'avons pas été conviés devait « consacrer le statu quo », selon les médecins. « Aucune décision n'a été prise, sauf celle nous sommant de rejoindre le Sud ou les Hauts Plateaux sous peine d'être rayés des effectifs. Le ministre nous a toutefois invités à prendre attache avec la DRH, mardi prochain.