Après dix journées de championnat, pas moins de dix entraîneurs ont déjà quitté les clubs avec lesquels ils avaient entamé leur début de saison. La situation est devenue telle aujourd'hui que le sélectionneur national, Christian Gourcuff, ne s'est pas empêché, lors du point de presse animé mardi dernier, de marquer son étonnement face à cette valse d'entraîneurs qui touche l'ensemble des clubs de la Ligue 1. A ce jour, seuls l'USM Harrach, le MO Béjaïa, l'USM Alger, l'ASM Oran et l'USM Bel Abbès ont conservé sont leurs coaches, les autres entraîneurs ont tous plié bagage ou ont été forcés à le faire. Les derniers en date sont Diego Garzitto du CS Constantine, Denis Goavec du MC El Eulma, le Mouloudéen Boualem Charef et le désormais ex-entraîneur du NA Hussein Dey, Azzedine Aït Djoudi. Avant eux, Cherif El Ouzzani (ex-MC Oran), Hugo Broos (ex-JS Kabylie), Mohamed Mekhazni (ex-RC Arba), Victor Zvunka (ex-CR Belouizdad) Alain Michel (ex-JS Saoura) et Meziane Ighil (ex-ASO Chlef) ont tous dû quitter leurs clubs respectifs. Le phénomène ne semble en tout cas plus surprendre personne. C'est du moins l'avis du président de l'Association nationale des éducateurs de football (ANEF), Mustapha Biskri. Sous pression Ce dernier nous dira : «Si on doit commenter la valse des entraîneurs, on risque de parler pour rien. Toutefois, il faut savoir qu'il y a deux principales raisons à cette situation. D'abord, l'absence de concertation des entraîneurs d'une part, mais surtout le manque de volonté des instances, qui gèrent notre football, de vouloir organiser la profession d'entraîneur sous forme de collège des entraîneurs ou sous une autre appellation. C'est clair qu'il ne pourra jamais y avoir de football sans entraîneur. Mais sans véritable volonté des instances footballistiques, ce marasme continuera et cela dure depuis des décennies déjà. L'entraîneur continuera ainsi d'être le maillon faible du football national si on ne fait rien.» Boualem Charef, qui a dirigé l'USM Harrach pendant des années, n'a survécu que dix matches à la tête du MC Alger. L'obligation de résultats et le diktat de la rue ont fini par imposer leur loi dans le football national au détriment du bon sens et la foi dans le travail. Il faut tout de même noter que certains entraîneurs ont déjà trouvé leur point de chute. C'est le cas du désormais ex-entraîneur de la JS Kabylie, Hugo Broos, qui a opté pour le NA Hussein Dey. Azzedine Djoudi, qui n'arrive toujours pas à comprendre son limogeage du NAHD, a officialisé son arrivée à El Eulma. «Je suis déjà à El Eulma. Je devrais commencer le travail avec le groupe dimanche prochain», nous dit-il. L'entraîneur Azzedine Aït Djoudi sera secondé dans sa tâche par son bras droit de toujours, Salem Gaci. Au MC Alger, les dirigeants n'ont toujours pas encore arrêté le choix sur l'entraîneur qui devra driver leur équipe pour la suite de la saison. Il en est de même pour le CS Constantine, qui devra remplacer le départ de l'entraîneur Garzitto. Espérons seulement que tous ces entraîneurs auront le temps de faire leurs preuves et qu'ils ne travailleront pas avec l'épée de Damoclès au dessus de leur tête.