La Turquie cible une participation plus accrue de ses entreprises à la réalisation des grands projets d'infrastructures et de logements, inscrits dans le cadre du nouveau plan quinquennal 2015-2019. La Turquie, dont les exportations vers l'Algérie connaissent une forte croissance ces quelques dernières années, entend carrément doubler le volume de ses échanges commerciaux avec notre pays, y convoitant ainsi de nouvelles parts de marché, notamment dans les domaines d'équipements et d'infrastructures publics. Ainsi, à l'issue de sa visite officielle en Algérie, achevée avant-hier, le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a particulièrement mis en avant la volonté de son pays d'œuvrer avec les autorités algériennes à renforcer, à très court terme, les échanges commerciaux bilatéraux. «Il y a 12 années de cela, le volume des échanges commerciaux n'atteignait pas le milliard de dollars… En 2013, il a atteint 4,5 milliards de dollars, mais cela reste insuffisant», a-t-il estimé en ce sens, avant d'appeler les autorités algériennes à œuvrer encore plus à faciliter le commerce extérieur entre les deux pays. Avec davantage d'efforts pour lever les obstacles au commerce, a-t-il plaidé, «nous sommes en mesure d'atteindre les 10 milliards de dollars dans les plus brefs délais». En quête de gains de compétitivité exéterieure pour renforcer sa croissance économique, la Turquie, dont les produits sont déjà fortement présents sur le marché algérien, vise ainsi à offrir plus de débouchés à ses entreprises en sollicitant notamment l'accélération de la mise en place d'une zone de libre-échange avec l'Algérie. Outre l'accroissement de ses exportations vers l'Algérie, la Turquie cible également une participation plus accrue de ses entreprises à la réalisation des grands projets d'infrastructures et de logements, inscrits dans le cadre du nouveau plan quinquennal 2015-2019, pour lequel l'Etat a décidé de consacrer une enveloppe de 262 milliards de dollars. Tout en rappelant, dans ce contexte, que les projets d'investissement turcs en Algérie sont estimés actuellement à 2 milliards de dollars, M. Erdogan n'a pas manqué d'appeler à impliquer davantage «les sociétés turques d'entrepreneuriat dans les domaines de l'infrastructure». «L'Algérie s'apprête à engager de grands projets d'infrastructures et nous voulons y contribuer», a-t-il ainsi insisté. En somme, hormis la prolongation pour dix ans du contrat de livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) algérien à la Turquie, la visite d'Erdogan à Alger aura surtout servi de vaste opération de diplomatie d'affaires pour aider les entreprises turques à mieux placer leurs produits et services sur le marché algérien.