C'est aujourd'hui que se tiendra l'assemblée générale des intendants (économes) de l'éducation nationale. Ils décideront de la suite à donner à leur mouvement de grève. Après près de deux mois de débrayage, le ministère de l'Education a décidé de sévir. Ayant porté plainte, un tribunal a jugé leur grève illégale. «Une circulaire a été envoyée aux établissements scolaires pour sanctionner les grévistes», affirme le porte-parole des contestataires, Sadek Dziri. «Sur quelle base juridique veulent-ils opérer les licenciements», s'interroge M. Dziri. Il précise qu'«il n'y a aucun conseil de discipline ni convocation». «La décision du ministère est un abus. C'est de l'arbitraire. De cette manière, nous ne pouvons plus parler de ministère appartenant à l'Etat algérien, mais d'un ministère privé», juge-t-il. La circulaire a été envoyée à tous les responsables des établissements scolaires. «Cette circulaire ne respecte pas la loi. Les directeurs ont été transformés en huissiers de justice», a-t-il ajouté. Selon M. Dziri, «les intendants avaient demandé, dès le début du débrayage, l'ouverture d'un dialogue avec le ministère. Mais ce dernier a toujours refusé. Le 17 novembre, nous avons reformulé la demande dans le cadre des cycles de rencontres. En vain». Pour rappel, la revendication principale, qui constitue le bras de fer entre le ministère et les économes, est «la prime pédagogique». Les intendants demandent à ce qu'elle soit calculée par pourcentage (à partir de 4%), selon les échelons. Elle peut atteindre 13 000 DA. Cette revendication est vieille de plusieurs années. «Le ministère de l'Education renvoie toujours la balle au ministère des Finances.» Sadek Dziri explique qu'«il y a des contradictions flagrantes, puisque d'autres corps de l'éducation ont droit à cette prime, comme ceux de l'orientation». «C'est une injustice», décrie-t-il. Dans le même sillage, il indique que «les intendants avaient appelé à la mise en place d'une commission technique pour résoudre le problème. Nous avons dit que puisque le ministère des Finances refuse de répondre favorablement à cette demande de prime pédagogique, ils peuvent la remplacer par une autre prime qui porterait un autre nom. L'essentiel, est de nous situer sur le même pied d'égalité que les autres corps du secteur». De son côté, le ministère de l'Education avait souligné, lors des rencontres avec les syndicats la semaine écoulée, que «tout ce qui relève de son département peut être satisfait et qu'il ne peut statuer sur les points relevant du ministère des Finances, du gouvernement ou de la Fonction publique».