En l'absence de l'aide de l'Etat, les parents sont contraints de mettre la main à la poche pour assurer des cours d'orthophonie à leurs enfants. Cité 145 Logements, Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou. C'est au détour d'une ruelle poussiéreuse, derrière l'échoppe d'un vulcanisateur que se trouve le siège de l'Association pour l'insertion scolaire et professionnelle des trisomiques (ANIT). Une minuscule et modeste salle de cours où, à tour de rôle, les enfants passent pour des cours d'orthophonie. Des parents attendent, debout, la fin de la première séance matinale pour pouvoir y accéder. L'endroit est dans le dénuement total. La prise en charge des enfants trisomiques de la wilaya en matière d'éducation, d'orthophonie et de psychologie est assurée par cette association à travers une seule section qui travaille sans moyens pédagogiques adéquats pour ce genre de pathologie. Après cinq années d'activité, quatre classes de cours ont été créées, chacune dans une école primaire, dont trois au chef-lieu de wilaya et une autre dans la commune de Mekla, nous apprend Ider Ali, le président de l'association. Les enfants scolarisés sont encadrés par une enseignante éducatrice affectée à cet effet par la direction de l'établissement et une enseignante psychologue prise en charge par le bureau national de l'association. Depuis le 21 juillet 2013, la section de Tizi Ouzou a obtenu son agrément en tant qu'association de wilaya dénommée AWIT. Elle s'engage à poursuivre ses actions centrées sur la scolarisation, la formation et l'insertion dans la vie active de tous les trisomiques de la région. A-t-elle les moyens nécessaires ? «Si la volonté et l'engagement des parents, des enseignantes et des orthophonistes ont beaucoup fait pour le maintien de cette association, sans oublier le soutien des autorités locales, notamment la direction de l'éducation nationale avec l'affectation des classes, notre association demeure tout de même confrontée à d'autres problèmes», admet le même responsable. Pour l'exercice de ses activités, cette jeune association continue à tenir ses réunions dans un petit bureau, servant de siège, cédé par un bienfaiteur. Faute de locaux, l'association n'arrive plus à assurer les cours d'orthophonie aux enfants trisomiques inscrits sur liste d'attente. «Ces problèmes ont été portés à la connaissance du wali de Tizi Ouzou depuis le 29 octobre 2013, mais sans aucune suite à ce jour», déplore M. Ider. En l'absence de l'aide de l'Etat, les parents sont contraints de mettre la main à la poche pour assurer des cours d'orthophonie à leurs enfants, à raison de 800 DA la séance. Une trentaine d'enfants adhérents de l'association souffrant de troubles associés ont fini par abandonner. En cause, l'éloignement et les problèmes financiers des parents. Au total, une centaine de trisomiques sont répertoriés par l'association. Leur nombre serait plus important. Beaucoup de parents ne déclarent pas leurs enfants malades aux services de santé concernés.