De nombreuses structures réalisées ces dernières années dans la commune de Mouzaïa sont totalement abandonnées et demeurent, à ce jour, non opérationnelles par la faute d'une mauvaise gestion, et des concepteurs de ces établissements et des responsables locaux qui ne daignent pas suivre les procédures légales pour la réception et le fonctionnement de ces projets. Les exemples ne manquent pas, comme le marché de proximité inauguré par Mohamed Ouchène, le wali de Blida, il y a un peu plus de six mois mais qui n'a, jusqu'à ce jour, pas ouvert ses portes. Des commerçants bénéficiaires de carrés ou de locaux à l'intérieur de ce marché préfèrent squatter les trottoirs et autres espaces publics sans qu'aucune autorité ne s'offusque devant cette lamentable situation. Les travaux au niveau de la piscine communale et du nouveau siège de l'APC sont à l'arrêt, alors que des locaux de la nouvelle bibliothèque sont occupés illégalement par les services techniques de l'APC de Mouzaïa, au moment où des lycéens et des universitaires sont privés de lieux adéquats pour réviser leurs cours. Le cas d'une crèche ! La crèche communale, située entre la cité militaire et le CEM des frères Bouhacène, n'échappe à la règle puisqu'elle est totalement abandonnée et se trouve dans un état de dégradation avancée. Une simple visite des lieux renseigne sur les dommages subis par cette infrastructure faute d'entretien pour défaut de fonctionnement. Des objets de tous genres jonchent le sol, les murs qui ont perdu leur peinture sont rongés par l'humidité et les vitres cassées renseignent sur la situation honteuse dans laquelle se trouve cette crèche. Quant à l'aire de jeux censée être le plus important espace pour une crèche, elle est trop exiguë pour pouvoir contenir les 120 enfants, alors que sa surface actuelle en tout-venant au lieu de sable représente un réel danger pour les chérubins. Cet établissement pour enfants en bas âge, le deuxième seulement dans la commune de Mouzaïa, chef-lieu de daïra de plus de 60 000 habitants, a été réceptionné par l'APC en novembre 2008. Depuis cette date, de nombreux parents attendent, en vain, de pouvoir inscrire leur progéniture dans une crèche digne de ce nom et échapper aux garderies d'enfants qui pullulent dans la commune et qui ne répondent en aucune manière aux normes de fonctionnement et aux besoins du développement psychologique, mental et pédagogique des enfants qui les fréquentent. «Six années sont passées depuis la réception de cette crèche et son ouverture tarde à se réaliser», s'indigne une maman. Et d'ajouter : «J'ai été obligée d'inscrire ma fille de 4 ans dans une crèche, assimilable beaucoup plus à une garderie d'enfants au sens pédagogique du terme.» Les responsables locaux, et après une longue période d'hibernation, semblent enfin sensibles au retard cumulé dans la mise en état de fonctionnement de cet établissement destiné à la petite enfance. «Nous venons d'activer les mécanismes administratifs afin de procéder à la mise en application des voies réglementaires en matière d'attribution et mise en activité de la crèche communale», nous confie Mahmoud Khémici, vice-président de l'APC de Mouzaïa. Notre interlocuteur soulignera que le problème de la crèche a été discuté et soumis à la délibération lors de la dernière réunion des membres de l'exécutif de l'APC. «La délibération a été transmise aux services concernés de la daïra pour approbation», insiste-t-il. Il nous précisera aussi que l'établissement sera attribué en location à un soumissionnaire privé à l'issue d'une délibération d'adjudication et devrait être opérationnel dès l'année prochaine. Quant aux enchères, l'on nous a précisé qu'elles débuteront à 150 000 DA/mois et que deux soumissionnaires se sont déjà manifestés pour retirer le cahiers des charges. Signalons enfin que la nouvelle crèche de Mouzaïa devra répondre aux exigences requises en matière d'encadrement spécialisé, de programme pédagogique et ludique. Alors que sa gestion devrait être confiée à un directeur avec un profil professionnel en rapport avec sa mission. En attendant, croisons les doigts et souhaitons que la crèche communale de Mouzaïa ouvre bientôt ses portes et que les autres projets en suspens connaîtront le même sort.