En visite mardi à Constantine, l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, a tenu a affirmé, selon sa formule, que «les relations entre l'Algérie et la France sont égales à nulle autre». Il existe sur l'ensemble du territoire algérien, environ 500 entreprises françaises qui emploient environ 40 000 personnes et qui créent environ 600 000 emplois indirects ; des chiffres, selon lui, très spectaculaires, illustrant «le rayonnement de la France en Algérie au plan économique».Mais derrière ce réchauffement des relations diplomatiques et économiques entre les deux pays, n'y a-t-il pas des velléités de profit abusif du côté de la France qui «drague» l'Algérie, a écrit récemment Le Nouvel Obs ? A cette question posée par El Watan, l'ambassadeur a souligné : «Comme l'a dit Sellal» c'est un partenariat gagnant-gagnant. «Il ne s'agit pas, comme l'écrit Le Nouvel Obs, que quelqu'un profite de l'autre, il s'agit que chacun trouve son intérêt. Votre intérêt à vous (l'Algérie) c'est d'avoir des investissements étrangers qui structurent dans votre pays la diversification de votre économie et la création de filières industrielles en co-localisation.» Il en veut pour exemple l'usine Renault qui, pour lui, «est un exemple absolument remarquable». A Constantine, où il a affirmé la disponibilité de la France à participer, accompagner et contribuer activement au succès de l'événement «Constantine capitale 2015 de la culture arabe», M. Emié a rencontré les autorités locales, des recteurs d'université et des acteurs des communautés économique et culturelle. Il en a fait de même hier à Annaba. Devant la presse locale, et certainement au fait du projet de rénovation du complexe ArcelorMittal Algérie, il a annoncé la prochaine installation de l'entreprise Air liquide France spécialisée dans le gaz industriel intervenant dans les différentes étapes de la production métallurgique. A cet effet, il a renchéri : «Air liquide France industrie sera adossée à ArcelorMittal Algérie.» A une question sur la coopération militaire algéro-française, le premier représentant de la France n'a pas hésité à louer les échanges avec l'institution militaire dans le domaine du relais logistique et du renseignement sécuritaire annonçant, par ailleurs, qu'«il est envisageable de monter une usine d'assemblage d'hélicoptères en Algérie pour répondre à ses besoins dans ce domaine». Ces projets font partie, faut-il le souligner, des 21, pilotés par le Comefa dans le cadre d'accords économiques bilatéraux entre la France et l'Algérie.Ce climat des affaires jugé «confiant» est illustré aussi par l'implantation à Constantine et Annaba de grandes sociétés françaises telles la cimenterie Lafarge, Accor, Cetram et Alstom, et de nombreux nouveaux projets où Alstom est impliquée, Bouygues choisie pour la construction du nouveau CHU, et POMA pour la réalisation de nouvelles lignes de téléphérique. Bientôt des écoles françaises en Algérie Il en est de même à Annaba où Alstom est déjà en production à travers IBSE International, spécialisée dans la construction de maisons préfabriquées dont la capacité est de 1000 unités/an. Sur le plan environnemental, l'entreprise Ramery TP, qui active déjà dans le secteur de la réhabilitation des décharges, va participer à l'assainissement des eaux usées de la wilaya de Annaba. Rappelons que l'ensemble des flux commerciaux de l'Algérie avec la France est estimé à 13 milliards d'euros, soit une part de marché de 12%. Abordant le sujet de l'éducation, l'ambassadeur de France a confirmé la prochaine mise en place d'écoles françaises à Annaba et Oran qui accueilleront en premier lieu les expatriés européens, sans exclure les Algériens désirant suivre le cursus français. «En Algérie il y a quelque 11 millions de locuteurs francophones. La création d'une école française s'impose d'elle-même», plaide-t-il.