Cette usine n'a pas lieu d'être dans une cité d'habitation. La station d'enrobé implantée au cœur du lotissement Ali Sadek 2, dans la commune de Bordj El Kiffan, continue, malgré l'opposition des habitants, de fonctionner. Après plusieurs rassemblements et mouvement de protestation qui ont conduit à l'arrestation d'une dizaine de jeunes du lotissement et leur inculpation par la justice à des peines avec sursis, la station a repris ses activités. D'après les habitants du lotissement, des rapports établis par la direction de l'environnement et de la santé s'opposent fermement à l'installation d'une telle usine au milieu d'une cité d'habitation. Outre les services de l'environnement qui ont émis un avis défavorable, les habitants affirment «qu'une enquête commodo et incommodo, portant le numéro 1208/2012 du 17 mai 2012 a été lancée par les services de l'APC. Suite aux résultats de cette enquête, l'APC a émis également un avis défavorable quant à l'installation de l'usine», disent-ils. Selon les résidants du lotissement, l'usine a été fermée pendant 6 mois, pour reprendre au mois de septembre. «La décision de réouverture de l'usine prise par la wilaya est tombée comme un couperet.Sitôt l'activité reprise, les nuisances ont repris également», déplorent-ils. Selon ces mêmes habitants, cette situation ne saurait durer car il y va de leur santé et de celle de leurs enfants. «une usine comme celle-ci ne devrait pas être installée en milieu urbain, il y a pour cela des zones industrielles et des zones d'activités qui conviennent pour une telle activité», soulignent les habitants. En effet, il s'avère que l'usine est une source de pollution majeure, «des colonnes de fumée s'échappent de l'usine et envahissent les maisons. Nos enfants sont malades à cause de cette fumée», assurent-ils. En plus de ces colonnes de fumée, les odeurs qui émanent de la fabrique sont insupportables. «Au courant de la journée, l'air devient irrespirable. Il est chargé de particules de poussière et l'odeur qu'il dégage est nauséabonde», ajoutent-ils. Les nuits de ces résidants ne sont guère meilleures, car les machines de l'usine sont mises en marche durant la nuit. «A partir d'une certaine heure du soir, le bruit des machines devient assourdissant. Il est accentué par le vacarme des camions qui, dans d'incessants va-et-vient sillonnent les venelles et rues du lotissement», affirment-ils. En plus d'être une source de pollution et de désagrément pour les adultes, cette usine est située tout près d'une école primaire fréquentée par des centaines d'élèves en bas âge. «Nos enfants passent la plus grande partie de la journée face à cette usine. Ils respirent directement la fumée qui s'échappe des cheminées. Nous craignons le pire pour eux, et cela c'est une raison suffisante pour nous, en tant que parents, pour poursuivre notre revendication jusqu'à son aboutissement», concluent nos interlocuteur.