«Nous vivons dans un bidonville. Les autorités ont mobilisé leurs moyens forts et ont rasé nos habitations de fortune avant de nous jeter à la rue», s'indigne Aïcha, divorcée et mère d'un enfant. Devant l'inertie des autorités locales et surtout leurs indifférences devant les souffrances qu'elles endurent depuis le jour de l'opération de relogement, cinq familles, soit une vingtaine d'âmes ont décidé d'observer une grève illimitée de la faim, depuis le 3 décembre dernier. «Nous vivions dans des abris de fortune dans le périmètre du bidonville de Oued Janti à Zemmora. Les autorités ont mobilisé leurs moyens forts et ont rasé nos habitations avant de nous jeter à la rue», a crié Aïcha, une divorcée et mère d'un enfant qui ajoutera : «Puisque tous les responsables nous ont fait la sourde oreille, nous avons préféré mourir dignement que de vivre tels des chiens». Belhouari, un père de 5 enfants qui a fui son douar durant la décennie de la tragédie nationale n'a pas pu retenir ses larmes en affirmant : «Nous sommes des humains comme les dizaines qu'ils ont relogés, nous avons aussi des enfants, pourquoi nous a-t-on omis? Parce qu'on est les plus démunis». «Devant le comportement des responsables, je préfère mourir moi et mes enfants que d'être une charge pour ceux qui sont appelés à trouver les moyens pour améliorer le cadre de vie du citoyen», a-t-il dit en concluant : «Il est possible que la dignité qu'a promis Bouteflika est dans l'au-delà». Il est utile de souligner que les services de la daïra de Zemmora ont délogé dans le cadre de la lutte contre le logement précaire près d'une centaine de familles qui vivaient sur lit de Oued Janti aux abords de la ville.