L'association de défense des intérêts des citoyens, opérateurs économiques et industriels de la Soummam a organisé, samedi 20 décembre, à la maison de jeunes d'Ighzer Amokrane, chef-lieu de la commune d'Ouzellaguen, une rencontre avec la population pour sensibiliser l'opinion publique sur les conséquences «désastreuses» pour l'économie de la région qu'engendrera la réalisation du projet portant réhabilitation et modernisation des installations ferroviaires de la ligne reliant Béjaïa à Beni Mansour. «La révision du tracé s'impose pour limiter au maximum les dégâts et nous sommes déterminés à défendre nos légitimes revendications», clame haut et fort Khoudir Aït Braham, président de l'association, à l'adresse d'une assistance faisant salle comble. Abdelkader Lounes, vice-président, tient à dénoncer la cession des édifices des gares ferroviaires dont l'une, (en citant celle de Sidi-Aïch), fait office d'épicerie tout en adressant un message à qui de droit en affirmant que «nous n'accepterons pas ces destructions massives même si nous devions verser notre sang».Un membre de l'association, Farid Boudjenane en l'occurrence, estime pour sa part que «le village Riquet risque de disparaître à cause de l'ampleur des expropriations envisagées» tout en faisant remarquer que «le lit de l'oued Soummam, d'une largeur d'un kilomètre, est tout indiqué pour accueillir un tel projet». Achat Brahim, un autre membre de l'association, regrette, pour sa part, que les requêtes adressées au président de la République et au wali de Béjaïa soient restées lettres mortes. Ce constat fera dire à son compagnon, Malek Bahloul, que, dans notre pays, les problèmes se règlent malheureusement dans la rue, en citant le cas de Touggourt. «S'il faille sortir dans la rue pour défendre nos biens, nous le ferons», criera-t-il en précisant qu'une marche pacifique à Béjaïa, suivie d'un sit-in devant le siège de la wilaya sera leur prochaine action de rue. Tous ceux qui ont pris la parole s'accordent à dire que ce projet, s'il venait à être réalisé selon le tracé contesté, ne fera qu'exacerber la crise du logement et le chômage. Les présidents des APC d'Ouzellaguen et de Souk Oufella, présents dans la salle, ont réitéré leur soutien aux contestataires en soulignant la nécessaire ouverture d'un dialogue entre l'association et les autorités concernées.