Les habitants du bidonville de Djebel Koukou, sur les hauteurs de Bouzaréah, sont en danger suite aux graves glissements de terrain de leurs masures. Leur recasement n'est aujourd'hui qu'une promesse non tenue. Si pour certains, entre autres les agriculteurs, la pluie est synonyme de joie et de fertilité, au bidonville de Djebel Koukou, elle est toujours source de peur. «Nous ne sommes pas loin d'une véritable catastrophe, s'emporte un résidant. Avec ces glissements de terrain, nous sommes chaque jour menacés de mort.» En effet, sous leurs masures faites de parpaings, de tôles ondulées et de pierres, la terre ne cesse de bouger. Chose tout à fait normale, vu qu'ils sont installés dans la forêt au sommet de Djebel Koukou. Une situation catastrophique accentuée par la série de séismes que connaît la capitale ces dernières semaines.Bien qu'il soit le problème majeur, le glissement de terrain est loin d'être l'unique ennui de cette favela oubliée. Les occupants sont dépourvus de tout. Bien qu'ils soient installés là depuis plus de 20 ans, ces derniers vivent dans la précarité la plus absolue. Ni gaz ni électricité, et encore moins de sécurité. «Nous sommes toujours en quête de bouteille de gaz. Avec ce froid glacial, notre souffrance a augmenté. Certains ont fait des branchements illicites à l'électricité, alors que d'autres passent leurs nuits à la lumière des bougies», s'exclame un des habitants, avant de relever le danger imminent qu'ils encourent avec la présence en force de sangliers et autres bêtes, entre autres les reptiles. Cela, sans compter les rats qui sont devenus par la force des choses leurs voisins. Leur présence est devenue tellement banale qu'elle fait partie de leur quotidien et ne fait peur ni aux grands ni aux petits. Ces derniers sont les plus pénalisés par cette situation. Pour arriver jusqu'à leur école primaire, distante de 3 km, ils sont contraints de passer par un chemin sinueux, exigu et parsemé de plantes sauvages, un voie forestière dangereuse et boueuse pour ces petits en bas âge. «Nous avons frappé à toutes les portes, mais sans suite. La dernière était celle du P/APC. Il nous a promis que nous allons être relogés et que notre bidonville est inscrit parmi les sites concernés par la campagne de relogement lancée par la wilaya d'Alger. Ces propos datent de près d'un an et jusqu'à aujourd'hui rien n'a été fait. Nous sommes en danger et prioritaires par rapport à ces bidonvilles confortablement réalisés aux abords des axes routiers principaux de la capitale», fulmine M. Bendjilali, un des anciens résidants. Comme la pluie tombe toujours plus fort sur un toit troué, les autorités locales sont loin de ressentir la misère de ces citoyens laissés-pour-compte.Ces derniers promettent d'investir la rue et de recourir malgré eux à la violence tant qu'ils ne sont pas pris en charge et qu'ils n'ont pas droit à une vie décente.Pour connaître les éventuelles solutions que prévoit l'APC de Bouzaréah pour ce site, entre autres le recasement de ces familles, toutes nos tentatives de joindre son P/APC, Kitouni Mohamed Amine, se sont toutes soldées par un échec.