D'abord, arrêter de pleurer, fumer plus, dire du mal, trouver un travail et boire moins de pétrole tout en apprenant à construire quelque chose avec des bouteilles en plastique vides ou des sachets noirs. En réalité, pour savoir ce qu'il faudra faire en 2015, il faut voir ce qu'il s'est fait en 2014. S'il est difficile de résumer une année, au niveau de la gouvernance on peut déjà dire qu'il ne s'est pas passé grand-chose par rapport à 2013. Si, un rare Conseil des ministres tenu par le tout aussi rare Président, qui a expliqué qu'il fallait se serrer la ceinture mais que tout va bien, l'Etat a encore les moyens d'importer des ceintures à défaut de les fabriquer. Autre chose ? Un peu, 4500 morts dans des accidents de voiture malgré l'arrivée de la Renault Symbol made in Algeria et un wali mort dans un autre accident, mais de travail. C'est dans les derniers jours de l'année que tout s'est accéléré ; juste après la visite du président Bouteflika à Alger, c'est à Tindouf que le siège de la daïra a été saccagé par des mécontents de la liste des bénéficiaires de logement, provoquant une deuxième émeute des bénéficiaires eux-mêmes, voulant maintenir cette liste. Et dans le Hoggar, les habitants du village d'Izarnen ont barré le 31 décembre la route menant à l'Assekrem pour protester contre l'état des pistes. Signe que 2015 annonce l'uniformisation des réformes, le Sud s'adapte aux méthodes nordistes, comme couper une route pour protester contre la coupure d'une route, tel que vu à Béjaïa en 2014. Sur la route justement, on aura appris dans les derniers jours de décembre que le tristus Hamadache était danseur avant de devenir salafiste et vouloir tuer tous ceux qui fêtent le réveillon de fin d'année, rejoignant Saadani par la fonction dans le chapiteau des cirques de quartier. L'année 2014 avait été celle des maîtres-chanteurs à la stabilité. 2015 sera celle des maîtres-danseurs.