Samedi, lors d'une rencontre organique du RND, Ouyahia a été acclamé. Des rumeurs circulent quant à son possible retour sur la scène politique nationale à quelques jours de la tenue d'une session ordinaire du conseil national du RND. Ahmed Ouyahia est de retour. Eclipsé de la scène partisane depuis sa nomination comme ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, l'ancien Premier ministre est allé assister, samedi, à une rencontre organique du RND. Acclamé, Ouyahia ne s'est adressé ni aux militants ni aux médias. Mais ce geste politique est suffisant, à lui seul, pour raviver les rumeurs sur un éventuel retour au-devant de la scène politique nationale de l'homme aux «sales besognes». Hasard de calendrier ? Devant la multiplication des «faits» liés à cette incursion «militante», il est difficile de croire à une telle hypothèse. Car, dans la salle du Palais des expositions des Pins maritimes, qui abritait la réunion de la fédération d'Alger du RND, les signes d'un retour en grâce de l'homme fort du parti étaient réunis. Un de ses hommes de confiance, Seddik Chihab, est plébiscité comme responsable de la section locale, en même temps que son ancien patron est acclamé par des «Ouyahia président». Le sénateur, ancien membre du bureau politique du RND, est un des fidèles les plus affirmés à Ouyahia. Une fidélité qui ne s'est jamais démentie, même lorsque le vent ne tournait pas forcément en faveur de l'actuel directeur de cabinet de la présidence de la République. Pendant que Ouyahia assiste, paisiblement, à des louanges prononcées en sa faveur par les militants d'Alger, ses partisans font du bruit à 100 km de là. A Tizi Ouzou, l'élection du responsable local du parti tourne à la bagarre. Les fidèles de Ouyahia, dont des députés, sont entrés dans la salle de l'hôtel Lalla Khedidja pour faire annuler les résultats du scrutin. Ils estiment que la personne qui a été élue «est un arriviste» dans les rangs du parti. La raison ? L'heureux élu n'est pas un proche d'Ahmed Ouyahia. Et les contestataires le font savoir. Ces deux événements, anodins en d'autres circonstances, se déroulent à quelques jours de la tenue d'une session ordinaire du conseil national du RND, la première depuis le dernier congrès tenu en 2014. Cela coïncide, surtout, avec des rumeurs de plus en plus insistantes sur un éventuel retour du fils de Bouadnane à la Primature, en remplacement de Abdelmalek Sellal. Puis, des observateurs n'hésitent pas à faire le lien entre ce retour de Ouyahia et une éventuelle succession à l'actuel chef de l'Etat. Si les secrets du pouvoir sont souvent difficilement pénétrables, le retour de Ouyahia au-devant de la scène n'est donc pas innocent. A moins que pour des raisons tactiques, l'ancien chef de gouvernement ne consente — comme il l'a toujours fait — à jouer un numéro qui fera oublier un moment d'autres questions liées notamment aux difficultés économiques que vit le pays. La présence de Ouyahia à la prochaine réunion du conseil national du RND ne fera donc qu'accentuer la thèse de son retour aux affaires.