L'association ciné-culture de Saïda a projeté, jeudi dernier au théâtre régional Sirat Boumedienne, un film documentaire d'Osmani Ahcene en guise d'hommage à René Vautier, cinéaste et militant de la lutte de libération nationale. Bensalah Mohamed, critique de cinéma, qui a connu et côtoyé ce grand homme engagé au sens viscéral et épidermique du terme, dira : «C'est un homme qui n'a pas hésité à défendre ses principes et à dénoncer le colonialisme et a été, à trois reprises, blessé au maquis, emprisonné et recherché par l'armée française». Au cours du débat, cinéphiles et hommes de culture ont tenu à rendre hommage à cet homme de valeur qui a su brillamment défendre ses idéaux de liberté et de justice sans jamais se rétracter. Né le 15 janvier 1928 à Carmet-sur-Mer, ce cinéaste engagé est décédé au début de cette année à l'âge de 87ans, laissant derrière lui une œuvre cinématographique considérable. Le cinéma de René Vautier a de tout temps été connu pour son engagement au profit des peuples opprimés. On compte parmi ses œuvres les plus marquantes «Avoir 20 ans dans les Aurès», film réalisé en 1972, avec Alexandre Arcady, Yves Branellec et Philippe Léotard dans les rôles principaux. Ce film a obtenu le Prix international de la critique du festival de Cannes 1972. Il existe plusieurs volets dans l'œuvre de René Vautier, ses films s'étant scindés en plusieurs catégories : il a ainsi traité sur les dangers du capitalisme sauvage, avec «Un homme est mort» (1950), «Anneaux d'or» (1956) ou encore «Classe de lutte» (1969). Bien sûr, son œuvre phare a bien sûre traité la question du colonialisme, avec «Afrique 50» (1950), «Une nation, l'Algérie», film qui relate le déclenchement de la guerre de libération, et pour lequel le cinéaste a été poursuivi en France pour atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat, et cela à cause d'une phrase du film : «L'Algérie sera de toute façon indépendante». René Vautier a aussi abordé la question de l'Apartheid, avec «Le glas» (1964) et «Frontline». Pour «Le glas», il faut noter que le film a été d'abord interdit en France, à sa sortie, avant d'être autorisé quelques années plus tard. Il a par ailleurs lancé des S.O.S, à travers ses films, sur les agressions liés à l'environnement, notamment «Marée noire, colère rouge» (1978), ou encore sur le droit des femmes, avec «Quand les femmes ont pris la colère», film coréalisé avec Soazig Chappedelaine.