La déficience est omniprésente dans le secteur de la santé à Guelma. Une situation qui n'est pas nouvelle dans cette wilaya, mais qui tendrait à s'améliorer, à en croire les responsables de ce secteur névralgique. Une amélioration tributaire des projets de la DSP. Chose devenue rarissime, il est question, dans une stratégie d'assainissement général, de remettre à niveau des défaillances chroniques et plurielles en augmentant le ratio lits/habitants et surtout la qualité de la prise en charge des malades. Pour ce faire, trois hôpitaux et 5 polycliniques devraient être construits. En effet, si les projets étaient réalisés dans les délais fixés par les cahiers des charges, déjà à Guelma, l'hôpital mère-enfant, l'un des projets phares de la ville, serait opérationnel depuis juin 2014. Un projet programmé pour la première fois en 2006, puis transféré à la direction du logement et des équipements publics (Dlep) en 2008, pour être finalement inscrit, officiellement, le 14 juillet 2009. Ce complexe médical mère-enfant, projet sectoriel de 80 lits, a dû encore attendre le mois de janvier 2010 pour voir les travaux enfin lancés. Mais encore, le projet de réalisation d'un hôpital pour le chef-lieu de wilaya n'est pas superflu, puisqu'il viendra alléger «le service offert» par l'EPH Dr Okbi, saturé depuis des années. Ce vœu pieux, de la population, de voir un hôpital de 240 lits est, contre toute attente, revu à la baisse. Ainsi, encore des contraintes. «En effet, la situation qui prévaut dans le secteur de la santé est mauvaise. Tout reste à faire ou à refaire», nous déclare Bouhanna Messaoud, DSP de la wilaya. Et d'ajouter: «le point noir de la wilaya est sans conteste l'EPH Dr Okbi. Notre stratégie pour désengorger cet hôpital est le transfert imminent du service maternité vers le complexe mère-enfant, dont les travaux serontréceptionnés au plus tard en juin 2015. Dans la même optique, à l'EPH Dr Okbi, la construction d'un bloc des urgences médicochirurgicales est en cours. Nous envisageons sa réception fin 2016. Cet infrastructure nous permettra de récupérer les vieux box des urgences pour d'autres services, notamment la chirurgie», et de conclure: «Pour ce qui est du projet d'un nouvel hôpital pour la ville de Guelma, ce que je peux vous dire, c'est qu'il s'agit d'un 120 lits, contrairement aux attentes des uns et des autres. Mais nous sommes en phase de fournir un dossier pour obtenir un projet de 240 lits. Pour le moment son implantation est prévue à la nouvelle ville du pôle sud». En clair, il existe d'autres projets dans le secteur de la santé, tel un centre d'hémodialyse à l'Hôpital Okbi, un hôpital de 60 lits à Hammam Debagh et un autre d'une même capacité à Bouchegouf. L'un des projets est au niveau du conseil national pour l'approbation des marchés et le second à l'étude. Indiscipline et laisser-aller Installé depuis quelques semaines dans ses fonctions, le DSP est abasourdi de constater «l'indiscipline, le laisser-aller et la complaisance» dans la gestion du personnel. Des gardes réduites à leurs plus simples expressions, des malades livrés à eux mêmes, des évacuations pour des motifs ahurissants. «Bref, la complicité de l'administration avec le corps médical a atteint des proportions, telles que pour ne pas travailler, le malade est évacué vers le CHU d'Annaba ou Constantine». En effet, durant l'année 2014, plus de 2000 évacuations vers le CHU d'Annaba, ont été enregistrées, selon la même source, pour des cas de neurochirurgie, gynécologie et autres cas bien moins graves. Il a fallu instaurer une discipline dans les gardes, notamment en gynéco pour réduire à 40 % le nombre d'évacuations. A titre informatif, la wilaya dispose, à ce jour, de 5 hôpitaux opérationnels: deux au niveau du chef-lieu, et un hôpital pour chacune des communes de Oued Zenati, Bouchegouf et Aïn Larbi. Notons enfin, que la wilaya ne dispose que de 1,9 lit pour 1000 habitants, alors que la moyenne nationale est de 3,5 lits pour 1000 habitants.