Depuis sa création, le Maghreb des livres se veut un lieu de rencontre et de dialogue en prenant appui sur les livres écrits et édités dans le courant de l'année de part et d'autre de la Méditerranée. Pour cette édition du Maghreb des livres, ce sont les lettres tunisiennes qui seront à l'honneur. Comme chaque année, le Maghreb des livres se décline en deux grandes parties : une partie réflexion et débat et une partie livres publiés en 2014. 132 auteurs seront présents. Cette partie éditoriale est complétée par une librairie très étoffée. Cinq cafés littéraires d'une durée d'une heure, regroupant quatre ou cinq auteurs, ont été retenus : écrire en arabe et en tamazight ; destins ; itinéraires féminins ; islam ; paroles tunisiennes. On retrouvera aussi des cartes blanches d'une heure chacune, consacrées respectivement au 30e anniversaire de Horizons maghrébins, une revue de l'université de Toulouse ; au projet d'une revue s'intéressant à la Pensée maghrébine porté par trois éditeurs : Kenza Sifrioui (Maroc), Sofiane Hadjadj (éditions Barzakh, Algérie) et Elisabeth Daldoul, Palestinienne vivant en Tunisie. Une carte blanche à Edmond Charlot, éditeur algérien qui a été le premier éditeur d'Albert Camus et de Mouloud Feraoun. Une quatrième carte blanche à l'ouvrage collectif sur l'enfance des Français d'Algérie avant 1962, coordonné par Leïla Sebbar. Une carte blanche aux 10 ans du Prix littéraire : Coup de cœur de Coup de soleil», un prix créé par la section de Coup de Soleil de Montpellier et qui a été adopté par les sections de Lyon et de Toulouse. Une sixième carte blanche à Aïssa Kadri pour l'ouvrage qu'il a dirigé sur les jeunes historiens. Il y aura aussi des rencontres (une heure chacune) autour de Ferhat Abbas, décédé en 1985 ; Mehdi Ben Barka, assassiné à Paris, il y a cinquante ans ; Habib Bourguiba, décédé il y a 15 ans et à Rachid Mimouni sur les conseils duquel a été créé le Maghreb des livres en 1994 et qui est mort un an plus tard. Des tables rondes sur «L'islam et la démocratie en Tunisie» ; «Les Maghrébins dans la libération de la France et le drame du 8 Mai 1945» ; «Ecole et immigration» ; «Editer au Maghreb». Pour la partie caricature, les indéfectibles Slim, Elho, Gyps, Le Hic, Plantu et Mahmoudi seront présents. Leur espace, il l'ont nommé «Faut rigoler». «Ils le feront en pensant à Wolinski qui constitua avec Plantu et Slim, le trio de choc des premières années du Maghreb des livres», précise George Morin. Ce 21e Maghreb des livres –dont la préparation couvre plusieurs mois– a failli ne pas se tenir du fait des coupures de subventions, l'actualité tragique du début du mois de janvier à Paris l'a finalement servi et les subventions sont revenues. L'autre obstacle à sa tenue a été l'argument sécuritaire avancé par les services de police. Il a fallu toute la ténacité de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et de son président, George Morin, qui ont plaidé que la meilleure réponse est que le Maghreb des livres se tienne. En 2001, un mois après le 11 septembre, il a failli ne pas avoir lieu pour des raisons de sécurité aussi, mais la force de conviction de Delanoë avait là aussi été décisive.