Les travaux de la session d'automne 2014 de l'Assemblée populaire nationale (APN) et du Conseil de la nation ont été clôturés, hier, en présence des membres de l'Exécutif, à leur tête Abdelmalek Sellal. Après une session d'automne des plus maigres en matière de propositions de loi et l'absence de débat constructif, les parlementaires prennent un congé pour un mois. Sur une session qui dure normalement cinq mois, les députés n'ont légiféré que sur les deux derniers mois. Mieux encore, ils n'ont fait qu'adopter les projets de loi proposés par le gouvernement. Aucune proposition de loi n'a été faite, aucune commission d'enquête n'a été créée. Les députés sont restés pratiquement dans l'expectative. Le seul contrôle exercé par les élus de la Chambre basse lors de cette session demeure la série de questions orales programmées chaque semaine. Malheureusement, même sur ce sujet, il y a eu des critiques puisque la programmation des questions adressées aux ministres remonte parfois à plus d'une année. Elles sont dépassées par les événements. A propos de leur faible rendement, les députés de l'opposition se défendent en accusant le bureau de l'Assemblée de tuer dans l'œuf toutes les initiatives des parlementaires. Cette session a été marquée par le débat autour du projet de loi de finances 2015 et la convergence de vues des députés au sujet de la chute des prix du pétrole et la cacophonie autour de la programmation en retard du projet de loi portant sur le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Les députés devront reprendre du service en mars prochain et durant cette session de printemps, ils auront à débattre du projet de loi portant sur le livre et de la violence faite aux femmes, mais le texte de loi le plus attendu reste celui portant révision de la Constitution. Le président de la République l'a annoncé pour 2015. Hier, justement lors de la cérémonie de clôture, les présidents des deux Chambres du Parlement, Ould Khelifa (APN) et Abdelkader Bensalah (Sénat), ont axé leur discours sur la question de la révision de la Constitution. M. Bensalah souhaite que cette révision, telle que promise par le président de la République, serve le pays et non un pouvoir ou un régime. Bouteflika peut donc compter sur le soutien la Chambre haute du Parlement pour faire aboutir le projet de révision de la Loi fondamentale du pays. Le président du Sénat a rappelé, dans son discours, les orientations du chef de l'Etat qui a demandé de faire participer toutes les tendances politiques à ce projet important et que la porte reste ouverte pour ceux qui n'ont pas encore donné leur avis. Pour sa part, M. Ould Khelifa est revenu sur les protestations qui s'expriment dans certaines régions du nord et du sud de l'Algérie et estime que ce bouillonnement est «la preuve de pratiques démocratiques» et une «forme de liberté d'expression». Il a ajouté qu'il s'agissait là également d'un «indice important» de l'envergure de la vulgarisation de la culture démocratique avec toutes les spécificités algériennes.