Les étudiants grévistes de l'université de Béjaïa ont retenu, à l'issue d'une assemblée générale tenue lundi au campus d'Aboudaou, l'option de reprendre leurs cours et de lever le blocus imposé aux deux campus d'Aboudaou et de Targa Ouzemmour, littéralement paralysés depuis novembre dernier, apprend-on auprès du Comité libre des étudiants, initiateur de ce mouvement de contestation. Bien que contestée par un groupe minoritaire, l'option de la reprise des cours a été soutenue par la majorité des étudiants, visiblement lassés par les proportions prises par ce mouvement et ses effets compromettants sur leur scolarité, d'autant que, par ailleurs, notamment du côté du rectorat et du ministère de l'Enseignement supérieur, des réponses concrètes ont été apportées aux diverses revendications avancées, a-t-on précisé. Entamé à l'origine sous forme d'une grève classique pour exiger la réintégration de quelque 640 étudiants exclus pour «retards scolaires», le mouvement a vite fait de se radicaliser en prenant l'allure d'un mouvement de désobéissance, avec le recours au blocage des accès aux campus, l'occupation du rectorat, et sporadiquement par des actions de rue, notamment des marches dans les artères de la ville et des sit-in récurrents devant le siège de la wilaya. Contacté par l'APS, le recteur de l'université, Boualem Saïdani, s'est réjoui de cette option, mais reste tout de même assez prudent.»La plupart des étudiants en ont assez de cette grève. Mais il y a quelques irréductibles qui veulent le pourrissement», a-t-il indiqué, affirmant que tous les engagements pris dans le sens de l'apaisement seront honorés. M.Saïdani a évoqué notamment la réintégration de plein droit de 23 étudiants exclus, la réorientation vers les universités limitrophes, de 127 autres, le consentement d'un effort supplémentaire pour l'accès aux masters, et l'amélioration des conditions pédagogiques.