Des dizaines de personnes ont bloqué, jeudi, la route principale du quartier populeux de la cité Ibn Rochd en signe de protestation contre les promesses non tenues des autorités locales en matière de logement. Pendant des heures, la circulation routière a été perturbée par les émeutiers qui ont dressé des barricades et incendié des pneus à l'entrée de la cité. Les véhicules ont du rebrousser chemin, et les structures hospitalières situées de l'autre côté de la rue ont été affectées par le climat de tension. D'autres habitants de la même cité sont venus exprimer leur solidarité avec les protestataires et allonger la liste des doléances aux autres contraintes vécues quotidiennement. Lésés une première fois lors de l'attribution des 2063 logements qui, faut-il le rappeler a été entachée de plusieurs irrégularités, les protestataires se disent victimes d'actes de véhémence de la part des pouvoirs publics qui viennent de signer un autre affront avec la reconnaissance de seulement 78 cas de recours sur plus de 6000 demandes reçues par la commission compétente. «L'opération de relogement des habitants authentiques des bidonvilles n'a jamais eu lieu dans notre cité ; ceux sont des personnes auxquelles ont a demandé d'ériger des baraques de fortune, sans les habiter pour bénéficier ensuite d'appartements», a lancé un manifestant. Un autre a déclaré ceci : «Nous savons tous qu'une infime partie des bénéficiaires de la dernière attribution des logements mérite réellement ce droit, et que la majorité fait partie des privilégiés des membres de la commission d'attribution et des recours ; les deux ont fait valoir le système des quotas où l'administration, les élus des deux Chambres et ceux de l'APW ont fait ravage». Aucune partie responsable n'est venue s'adresser aux émeutiers, a-t-on constaté, sur place.