Le wali de Tizi Ouzou a déclaré jeudi dernier que l'administration va prendre «incessamment des mesures pour débloquer la situation de blocage que vit l'APC d'Azazga». Le blocage évoqué par le chef de l'exécutif de la wilaya dure depuis septembre dernier et il est en passe de devenir la plus grave crise qui ait touché une collectivité locale depuis l'instauration de la pluralité politique dans le pays. Les élus locaux d'Azazga sont interdits d'accès à leurs bureaux depuis le 21 septembre 2014, suite à un mouvement de protestation sans précédent lancé par la coordination des comités de village. Les griefs formulés contre les élus locaux se concluent par une revendication inédite : la dissolution de l'APC. Cinq mois plus tard, après de nombreuses actions ayant ponctué le mouvement de protestation (meetings, marches), aucune mesure significative n'a été prise pour répondre aux requêtes des comités de village qui, en définitive, réclament un droit de regard sur la gestion des affaires communales. Même si le renvoi des élus est une revendication maximaliste, une remise en cause fondamentale dans les méthodes de gestion s'impose, au regard du niveau de colère suscité au sein de la population après seulement deux ans de fonctionnement de l'APC. Il n'est pas nécessaire qu'il y ait malversation, il suffit que les citoyens se sentent exclus de la gestion des affaires qui les concernent pour être l'artisan du plus phénoménal des blocages. La préoccupation des autorités semble être l'élaboration des plans communaux de développement afin de mettre en place les budgets, même si les cagnottes réservées aux communes ne changent pas au fil des années, quand elles ne connaissent pas des réductions drastiques. Le souci «technique» de l'administration est fondé, puisqu'elle doit en rendre compte à l'autorité gouvernementale. Cependant, si les mesures annoncées se limitent à suppléer à l'absence des élus pour inscrire et affecter les PCD, le problème de fond ne sera pas résolu. Le vrai débat qui est lancé, c'est la participation des citoyens, à travers les comités de village, s'agissant de la Kabylie, dans l'administration des collectivités locales.