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Samir Boumoula . docteur en sciences économiques : «Il faut éviter les politiques de replâtrage»
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Publié dans El Watan le 02 - 03 - 2015

M. Boumoula est enseignant à l'Université de Béjaïa et auteur d'une thèse intitulée «Décentralisation et développement local : contribution au réaménagement du schéma de financement des budgets publics
locaux, une approche par l'analyse de l'économie publique locale».
-Sur le plan financier, a-t-on les moyens de concrétiser le nouveau découpage administratif au vu de la conjoncture actuelle ?
La problématique d'un éventuel «redécoupage administratif» après celui opéré en décembre 1984 demeure toujours d'actualité et même bien avant eu égard au retard flagrant de développement économique pratiquement généralisé. Plus de 70% des communes en Algérie survivent des subsides de l'Etat central via le Fonds commun des collectiçvités locales (FCCL) et les budgets de wilaya dont le taux de consommation des crédits ne dépasse pas les 30% des budgets alloués, justifiant par ricochet ce sous-développement local.
Sur les plans économique et financier, il est quasiment irrationnel d'évoquer cette problématique vu les intentions déjà connues du pouvoir central qui se cachent derrière l'argument classique connu qui est le rapprochement de l'administration des citoyens. Or, financièrement, un tel projet doit être bien étudié en fonction des besoins des populations et bien sûr lui réserver une enveloppe financière conséquente dans la loi de finances de 2015, ce qui n'est pas le cas puisque aucun dinar ne lui a été réservé et les décisions prises par le président
Bouteflika lors d'un mini-conseil ministériel le 28 janvier dernier pour la création de quelques wilayas déléguées commençant d'abord au Sud, confirme la thèse des mesures d'apaisement et d'urgence au Sud.
Cela conforte bien l'argument éternel du gouvernement, à savoir la sauvegarde de l'unité et la sécurité nationale avant tout au détriment d'une volonté politique réelle pour aller au-delà de ce «nouveau dessin géographique» qui a été «cuisiné» dans la précipitation et l'arbitraire des plus absolus.
-Comment faire que ce découpage s'accompagne d'un réel développement local et ne se limite pas juste à une décision aux relents politiques ?
Un découpage administratif pertinent doit nécessairement être opéré sur des critères spatiaux et économiques rationnels appuyés par une volonté politique réelle et non supposée. Ces critères, ou encore ces «clés de répartition» doivent prendre en considération un élément majeur souvent mis à la marge par les pouvoirs public lors des précédents découpages et même lors des copiages irréfléchis des textes doctrinaux fondamentaux servant de base de la République (charte communale, code communal, code de wilaya, etc.), à savoir les spécificités et les vocations principales des communes ou des wilayas et non pas sur un critère trop général et numérique, à savoir la superficie et la population.
Cette problématique ou ce paradoxe de répartition inégale en termes d'espace/population, comme l'a déjà souligné Marc Cote (80% de la population occupe 20% seulement du territoire algérien au Nord contre 20% de la population occupant 80% territoire national au Sud) doit être revu et corrigé en s'inscrivant dans une nouvelle approche prospective du Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT) qui doit être remis en question de fond en comble.
Il n'a produit aucun effet escompté depuis au moins trente ans et a complètement oublié les wilayas du grand Sud, laissant place aux gaspillages, alors que l'argent aurait pu être utilisé pour l'amélioration du cadre de vie des citoyens et rapprocher effectivement l'administration des administrés. Cela demande en réalité des enveloppes financières largement inférieures à celles dépensées dans de semblants d'études d'aménagement du territoire complètement dépassées par le temps et absurdes.
-On identifie la centralisation comme un frein au développement local. Le nouveau découpage ne nécessite-t-il pas un nouveau mode de gouvernance ?
La problématique de la centralisation est une problématique mondiale, seulement l'expérience algérienne pose un problème de fond, c'est-à-dire de la définition du concept lui-même. Elle est souvent assimilée à une «décentralisation administrative» où l'Etat délègue des pouvoirs purement administratifs de signatures et bureaucratiques à ses démembrements institutionnels (wilayas et communes) et parfois se substitue à elles.
Paradoxalement, dans beaucoup de discours politiques officiels, l'Etat affirme que la décentralisation n'est pas synonyme d'un transfert de problèmes du Centre vers la périphérie, mais beaucoup plus une opération qui concerne à la fois les moyens et les compétences ! Pour valider cette hypothèse de l'absence totale d'une «pseudo-décentralisation», il suffit de se référer à l'article 1 du code communal qui définit la commune comme cellule de base dotée de personnalité morale et de l'autonomie financière.
Dans la réalité, l'acte fondamental qui devrait traduire cette autonomie financière, à savoir la réparation du budget communal, est soumis à des approbations préalables et en cascade qui le vide complètement de son sens et réduit de ce fait la commune à un centre de décision «sans pouvoir», ainsi que le président de l'APC à un simple fonctionnaire qui fait partie des agents d'exécution et non pas d'encadrement !
Le vrai nouveau découpage qui doit s'opérer, c'est de passer progressivement à la création des règles de gouvernance par un transfert immédiat sans trop tarder et de réelles de prérogatives aux nouvelles circonscriptions régionales (des wilayas de plein exercice au lieu de wilayas déléguées). Ce transfert de pouvoir de décision permettra de déclencher habituellement des contrôles a posteriori et inculquer de nouvelles pratiques de gestion de l'argent public et limitera au maximum les déperditions souvent injustifiées dans la chaîne de distribution de l'argent public.
-En dehors de l'Etat, comment amener d'autres acteurs à participer à l'effort de développement local ?
Au-delà de la mise en place d'une véritable décentralisation économique, il faut surtout éviter les politiques de replâtrage qui sont coûteuse en termes de temps et d'argent (une étude exploratoire basées sur des chiffres officiels démontre que la création de 17 wilayas déléguées au sud et dans les hauts plateaux coûterait environ 1,5 milliard de dollars), ce qui montre clairement que cette décision est purement politique.
Pur redonner à la décentralisation sa pleine signification, il faut passer rapidement à la régionalisation économique (fusion de wilayas de préférence limitrophes pour la gestion de projets structurants en commun, avec des PME créatrices d'emplois durables et de valeur ajoutée locale). Cela permettra de rationaliser davantage les dépenses publiques et rapprochera aussi l'administration des administrées avec moins de bureaucratie inefficace.
Le développement économique du pays passera inévitablement par la décentralisation sous toutes ses formes, car il me semble absurde de gérer un pays comme l'Algérie à partir d'Alger.
Aujourd'hui, ce qui est encore plus grave et prête à une confusion totale, c'est la mutation des formes de contestation qui réclamaient auparavant l'amélioration des conditions de vie quotidiennes via des services publics d'intérêt général (eau, emplois, routes communales, transport public, etc.) vers des formes de contestation incompréhensible de création carrément d'institutions ou de nouvelles circonscriptions (ériger certaines communes ou daïras en wilayas déléguées), ce qui dénote une absence de la part de l'Etat d'une vision claire pour amorcer un développement ascendant (c'est-à-dire à la base).


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