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Farid Bedjaoui pour sauver Chakib Khelil ?
Stratégie de défense dans l'affaire Saipem-Sonatrach
Publié dans El Watan le 07 - 03 - 2015

L'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, cité dès le début de ce scandale par les principaux informateurs des juges, deux anciens directeurs de Saipem, comme étant le principal bénéficiaire de l'argent de la corruption, a vraisemblablement concocté avec son ancien homme de confiance, Farid Bedjaoui, une stratégie de défense qui sera plaidée par les avocats italiens de ce dernier : tout nier !
Farid Bedjaoui a déjà mandaté deux avocats, Roberto Pisano et Giuseppe Staiano, pour le défendre lors de l'audience préliminaire de l'affaire Saipem-ENI, qui concerne huit suspects accusés de corruption internationale et six d'entre eux également de fraude fiscale. L'audience se tiendra le 13 mai à Milan. Selon la défense de Bedjaoui, «la direction de Saipem n'a jamais versé de pots-de-vin au ministre de l'Energie Chakib Khelil pour l'adjudication de contrats».
C'est ce qu'on peut lire dans un communiqué diffusé par les avocats, qui présentent leur client comme «un consultant franco-algérien qui avait avec Saipem un rapport basé sur des contrats de consultation parfaitement transparents (...). Saipem s'est adjugé 7 contrats en Algérie sur les 20 pour lesquels elle avait postulé, parce que son offre était considérée la plus basse et techniquement la plus qualifiée, ce qui veut dire la plus avantageuse pour la société soumissionnaire algérienne Sonatarch, et ceci s'est déroulé de manière tout à fait transparente, vu que les projets ont été attribués suite à des appels d'offres de marchés publics durant lesquels les enveloppes ont été ouvertes en présence des télévisions et de la presse».
L'un fugitif à Dubaï, l'autre réfugié à New York, les deux anciens amis qui avaient travaillé en étroite collaboration pour satisfaire les partenaires étrangers qui acceptaient de jouer le jeu des fameuses «commissions» comme ce fut le cas pour ENI et Saipem (dont ENI détient la majorité des parts) contre une récompense faramineuse de l'ordre de centaines de millions de dollars (197 millions) au détriment des intérêts du groupe algérien Sonatrach, auront sans doute un destin différent si jamais la juge milanaise Alessandra Clemente décidait le renvoi devant le tribunal des huit mis en examen.
Car ce magistrat de l'audience préliminaire a tous les pouvoirs : confirmer les charges qui pèsent sur les suspects et répondre par l'affirmative à la requête du procureur de la République du parquet de Milan, qui a demandé le renvoi des concernés devant le tribunal, dont les deux Algériens Farid Bedjaoui et Samir Ouraied... ou décider un non-lieu pour insuffisance de preuves.
Les aveux des anciens dirigeants de saipem
Ce qui signifierait invalider quatre ans d'investigations menées par les juges anticorruption milanais depuis février 2011. Dans ce cas, l'accusation, selon le code pénal italien, aura dix jours pour présenter de nouvelles preuves accablantes afin de motiver son opposition à classer l'affaire sans suite et obtenir que le juge ordonne une réouverture de l'enquête.
Qu'y a-t-il dans le gros dossier de l'affaire Saipem-Sonatrach aux mains des juges ? La pièce maîtresse reste les aveux de deux témoins-clés, eux aussi accusés de corruption internationale, les deux anciens dirigeants de Saipem, Varoni et Orsi, le contenu des écoutes téléphoniques où l'ancien patron d'ENI, Paolo Scaroni, se trahit et affirme qu'il y a eu des pots-de-vin versés aux responsables algériens, des éléments qui tracent le parcours de l'argent grâce aux documents obtenus par les commissions rogatoires menées au Liban, en Suisse, à Hong Kong, au Luxembourg et en Algérie. Bien qu'en l'absence de convention bilatérale de coopération judiciaire entre les deux pays, les juges algériens n'avaient aucune obligation de collaborer avec leurs homologues italiens.
Pour revenir aux deux témoignages-clés de Pietro Varone et Tullio Orsi, respectivement ancien directeur des opérations de Saipem et ancien directeur de la filiale Saipem en Algérie, il faut rappeler que le premier avait affirmé aux juges : «Bedjaoui a dit clairement qu'il donnait l'argent au ministre de l'Energie Chakib Khelil.» Ses aveux ont été acquis par le juge d'instruction Alfonso Ferraro, lors d'un incident probatoire tenu fin novembre 2014, justement pour éviter que ces derniers ne puissent rétracter leurs confessions par la suite.
Tous deux ont avoué, par ailleurs, avoir organisé des rencontres secrètes entre Khelil et Scaroni, à Paris et Vienne, mais également à Milan à l'hôtel Bulgari, ajoutant que Bedjaoui était parfois présent et que le but de ces rencontres était de «débloquer la situation relative aux contrats avec Sonatrach». Ces réunions, niées aussi bien par Scaroni que par Khelil, ont été qualifiées par l'actuel n°1 d'ENI, Caludio Descalzi, et par l'ancien directeur de la production de l'ENI (et ancien dirigeant de Saipem) Stefano Cao, de «rencontres anormales ».
Une autre preuve que Varone en savait trop est la précipitation avec laquelle Scaroni l'avait éjecté de Saipem, s'en vantant d'ailleurs avec le ministre du Développement économique Corrado Passera (comme le révèlent les écoutes téléphoniques). Mais Varone a obtenu un jugement favorable du tribunal du travail, qui a estimé que son licenciement était abusif et lui a reconnu une indemnisation de plus d'un million d'euros que Saipem devra lui verser car, selon les juges, «en élargissant des pots-de-vin, il n'a pas agi de sa propre initiative, mais a exécuté les ordres de ses supérieurs».
Ce dernier avait expliqué aux magistrats que Scaroni avait ordonné à son staff de tout nier. Les six Italiens, tous en liberté, peuvent assister à l'audience et réfuter les accusations par le biais de leurs avocats, alors que les deux Algériens mis en examen, Farid Nouredine Bedjaoui et Samir Ouraied, sur lesquels pèse un mandat d'arrêt international, seront jugés par contumace si procès il y aura.
Dédales procéduriers
Quant à l'ancien patron du secteur pétrolier algérien, Khelil, qui n'est pas encore mis en examen, cela ne signifie pas qu'il ne le sera pas au cours du procès, surtout que l'Italie vient de signer, le mois dernier, un accord de collaboration fiscale avec la Suisse, qui lève totalement le secret bancaire sur les comptes liés à la péninsule.
Alors, que Khelil soit détenteur ou non de la nationalité américaine – même s'il avait soutenu la vérité en niant alors, étant marié à une citoyenne américaine, obtenir cette nationalité n'est que pure formalité pour lui, vu qu'il lui faut au plus trois ans de résidence sur le territoire des USA pour l'obtenir – il n'est pas tiré d'affaire. Même s'il sera presque impossible d'obtenir son extradition vers l'Italie – les USA ne consignent presque jamais leurs citoyens, y compris aux pays avec lesquels ils ont signé une convention d'extradition –, les juges ont préféré ne pas le mettre en examen en l'absence de faits irréfutables. Selon les experts pénalistes, cela aurait été utilisé par la défense pour retarder le déroulement du procès.
Il faut espérer que la justice américaine s'intéressera à ses affaires sur le sol américain (si ce n'est déjà fait), notamment pour vérifier la provenance des sommes astronomiques qu'il a employées, grâce à des prête-noms pour acquérir des biens immobiliers, dont un appartement de luxe dans le Maryland. L'extradition de Bedjaoui de Dubai vers l'Italie est plus probable, vu qu'une convention d'extradition bilatérale est en cours de négociation entre le gouvernement italien et les Emirats arabes unis. On verra alors si le pacte de l'omerta tiendra encore entre les deux anciens compères.


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