Quelque 72 000 opérateurs économiques sont recensés au niveau du Registre de commerce dans la wilaya de Tizi Ouzou, selon le président de la Chambre de commerce et d'industrie du Djurdjura. Intervenant à l'ouverture d'une séance de travail qui a regroupé les autorités locales et les investisseurs, jeudi à l'hôtel Lalla Khedidja, Améziane Medjkouh a indiqué que les entreprises (privées et publiques) représentent 2 emplois sur 3 dans la région, classée 3e au niveau national en terme de nombre d'opérateurs économiques, après Alger et Sétif. «L'entreprise doit se substituer à tous les acteurs créateurs d'emploi. Notre wilaya a les capacités d'investissement nécessaires pour répondre aux besoins locaux et contribuer au développement national. Nous devons accompagner l'entreprise dans cet effort. Cette volonté a toujours été martelée par notre Chambre», a souligné M.Medjkouh. Dans son allocution, le wali de Tizi Ouzou, Abdelkader Bouazgui, a indiqué : «L'entreprise est le seul moyen d'opérer le développement au niveau d'une wilaya. Nous avons 200 000 commerçants immatriculés au registre de commerce et 10 000 artisans. En 2014, 3000 entreprises ont été créées et financées par l'Etat dans le cadre des dispositifs d'aide à l'emploi des jeunes. Ce savoir-faire qui caractérise la wilaya de Tizi Ouzou est le véritable capital. L'administration et le secteur tertiaire emploient 100 000 personnes contre 20 000 dans le secteur de l'industrie. Ce sont les opérateurs économiques qui créent l'emploi et la richesse. Le développement doit passer par l'entreprise». Il a ajouté : «Notre wilaya a connu des turbulences et des difficultés qui ont fait d'elle une région stigmatisée, où l'investissement n'est pas attractif. De nombreux investisseurs sont partis ailleurs. Rien n'a été fait pour les faire revenir en Kabylie». Selon le wali, l'insécurité n'est pas le seul facteur à l'origine de la délocalisation des entreprises. «C'est vrai que l'administration est bureaucratique, mais il faut dire aussi que le discours ambiant, l'environnement et les oppositions des citoyens à l'implantation de projets privés n'encouragent nullement les porteurs de projets. L'insécurité n'est pas le seul handicap». Malgré les contraintes rencontrées dans ce secteur d'activité, 500 dossiers d'investissement ont été déposées au Comité d'assistance pour la localisation et la promotion de l'investissement et régulation du foncier (Calpiref), ces trois dernières années, dont 190 ont été déjà validés. «Le salut de notre wilaya passe par les porteurs de projets créateurs de richesses et d'emploi. Quelque 8000 microentreprises ont été agréées par l'Ansej. Rendez-les performantes. Le développement est l'affaire de tous», a plaidé le wali. Dans son intervention, le président de l'APW, Hocine Haroun, a fait état de blocages, de lourdeurs administratives et de difficultés liées notamment à l'accès au foncier auxquelles s'ajoutent, dit-il, le problème des oppositions et l'insécurité. Il a évoqué également la situation des zones d'activités non assainies. «Les investisseurs veulent travailler. Près de 300 dossiers attendent le visa du Calpiref», a révélé le président de l'APW. Les opérateurs économiques présents à la rencontre n'ont pas pris la parole en présence du wali. La séance de travail s'est poursuivie à huis clos sans les autorités locales et la presse.