L e procès en appel des membres du comité de défense des droits des chômeurs de la wilaya de Laghouat, reporté le 11 février dernier en raison du retrait des avocats, a eu lieu hier, au palais de justice de la wilaya. Neuf militants, dont M. Khencha, avaient été condamnés à la prison ferme par le tribunal de Laghouat. Poursuivis pour «attroupement non armé», entre autres, les neuf militants ont été condamnés à des peines lourdes allant de six à dix-huit mois de prison ferme. Hier, après les plaidoiries, la cour de Laghouat a rendu son verdict en confirmant le jugement du tribunal, à savoir six mois de prison ferme pour tous les détenus chômeurs. Des chômeurs «injustement arrêtés», selon le président de la Ligue des droits de l'homme, Noureddine Benissad. Selon lui, ces activistes des droits de l'homme sont condamnés pour leur militantisme. Il dénonce par là même les cas de violation du droit de la défense des droits de l'homme. Que reproche-t-on à ces personnes ? D'après leurs avocats, ces défenseurs des droits de chômeurs ont organisé un sit-in devant le tribunal de Laghouat (400 km au sud d'Alger) le 28 janvier dernier, pour soutenir leur camarade Mohamed Reg et son voisin dans un procès pour l'accusation d'«atteinte à corps constitué». Pendant cette manifestation publique, M. Khencha, leader du mouvement de défense des droits des chômeurs, et sept autres militants, ont été interpellés puis poursuivis en justice. Ils ont été finalement condamnés, le 11 février dernier, à une peine de six mois de prison ferme et six mois avec sursis chacun. Quant à Mohamed Reg et son voisin, interpellés tous deux près de chez eux, ils ont été condamnés à 18 mois de prison ferme plus une amende de 20 000 DA chacun. La LADDH a fait appel du jugement. Notons que le FFS, qui a dépêché une délégation du secrétariat national et des parlementaires du parti pour assister au procès, exige la libération «immédiate» et «inconditionnelle» des militants incarcérés et appelle les pouvoirs publics à «mettre fin à toute forme de pression et aux poursuites engagées contre les militants des droits de l'homme».