Une nouvelle pénurie de carburant s'est installée depuis quelques jours à Sidi Bel Abbés. Colère et incompréhension se lisaient, hier, sur les visages des automobilistes exaspérés formant, pour la circonstance, d'énormes files d'attente au niveau des stations-service du chef lieu de la wilaya. Les stations-service étaient quasiment à sec, vendredi et samedi derniers, alors que certaines étaient carrément fermées. «Pas une goutte d'essence de disponible, depuis deux jours, à vingt kilomètres à la ronde. J'ai annulé plusieurs rendez-vous à Oran et ça risque de perdurer», dit Hakim, délégué médical, devant l'une des stations-service du centre ville. Il craint que le scénario de l'été dernier ne se reproduise poussant, comme à l'accoutumée, certains automobilistes à «stocker» de l'essence chez eux ou à parcourir des dizaines de kilomètres pour s'approvisionner dans les wilayas avoisinantes. «Ce qui m'irrite le plus, c'est qu'aucune information n'a été donnée su les raisons de cette pénurie, ni les mesures préconisées pour l'atténuer», peste un chauffeur de taxi, contraint de se lever à 4 h du matin pour faire la queue, à l'entrée de la ville, dans l'espoir d'alimenter son réservoir d'essence. Pour les professionnels du transport, particulièrement les chauffeurs de taxi et les transporteurs publics, le mécontentement est à son paroxysme. Certains ont chômé plusieurs jours provoquant, du coup, une cessation d'activité sur plusieurs lignes de transport urbaines et suburbaines. Selon une source proche de Naftal, cette crise est due à «une rupture d'approvisionnement à partir des centres régionaux de distribution». «L'accoisement du parc automobile et la forte demande observée ces deniers mois sur l'essence et le gasoil provoquent, cycliquement, des ruptures de stock», indique cette même source, sans donner de plus amples explications. Hier, des camions citernes de la société Naftal ont fait leur apparition et procédé aux premières livraisons de carburant à des stations-service laissés à sec des jours durant. Aux alentours des stations services, beaucoup d'automobilistes ont sorti leurs gros jerricans, histoire de constituer un stock d'essence supplémentaire. Sait-on jamais dans un pays producteur d'hydrocarbures comme l'Algérie.