Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, était hier à Oran, où il a inspecté le chantier de la grande mosquée Abdelhamid Ben Badis. Il a déclaré, à ce propos, que sa réception, prévue le 16 avril, sera décalée d'un jour pour être livrée le 17 avril, «qui tombera un vendredi. Nous comptons organiser une téléconférence dans cette nouvelle mosquée en simultané avec la mosquée Emir Abdelkader de Constantine». On apprendra par ailleurs que l'Algérie compte 18 000 mosquées, alors que 2000 autres sont en cours de construction. En début d'après-midi, Mohamed Aïssa a animé une conférence au siège du journal El Joumhouria, où il a répondu aux questions des journalistes. Il n'a pas hésité à critiquer la nouvelle forme de radicalisation qui gangrène nombre de mosquées à travers le pays. A noter que si les Algériens épousent le rite malékite, beaucoup de pseudos-imams n'hésitent pas à promouvoir le rite chiite : «Je précise qu'on n'interdit pas la pratique du rite chiite, car il fait partie de l'islam. Ceci dit, il faut admettre que ceux qui le pratiquent ne le font pas sous la dimension religieuse, mais ont des visées politiques. A ce moment-là, il est de notre devoir de sévir.» A une question sur le prosélytisme religieux, le ministre a répondu que la religion chrétienne a des représentants en Algérie, qui eux aussi rejettent «le prosélytisme sauvage qu'on retrouve dans les villages», qualifiant ce phénomène de «prosélytisme d'officines, donc sectaire». Il dira aussi, sans donner de détails, qu'il existe désormais un «prosélytisme sioniste qui active sous le couvert de la chrétienté». Une déclaration étonnante, surtout quand on sait que le sionisme n'est pas supposé être une religion. Quant au sujet relatif au projet de loi visant à protéger la femme contre toute forme de violences, par lequel les islamo-conservateurs ont brillé, la semaine dernière, par leur sens du ridicule, Mohamed Aïssa a déclaré tout à trac : «Celui qui frappe sa femme n'est pas un homme !» Et de préciser que le Prophète Mohamed n'avait jamais frappé sa femme ni ses filles et qu'il allait jusqu'à interdire qu'on recoure à la violence contre les femmes. Autre actualité du moment : le phénomène de la rokia, dont une femme de 20 ans a trépassé la semaine dernière. Il dira à ce propos que son ministère interdit formellement la pratique de la rokia aux imams au sein des lieux de culte, et à plus forte raison si cela a des visées mercantiles.