Draria est en train de se frayer une bonne place dans le guide gastronomique national. Elle tente de sortir de l'anonymat des constructions mal achevées à la faveur de la bonne chair. La ville est devenue, aujourd'hui, le carrefour du fin gourmet. L'avenue centrale s'ouvre au visiteur après un tour giratoire. L'allée principale est scindée du côté droit par une enfilade de restaurants, dans le style des salles des fêtes, équipés de terrasses et de salles réservées exclusivement aux familles, tels que le Chez nous, Kenz El Assima, El Maghreb, El Manar, El Andaloussia, le Grand phare…. Dès 20 h, le marché de la brochette bat son plein. La circulation routière devient, à tout le moins, affolante. La cause en est ces voitures qui progressent à touche-touche dans une ambiance des plus allègres. Toutefois, qui de ces probables visiteurs, venus de partout, oserait s'en plaindre, quand chacun sait qu'en fin de course un plat succulent vous est servi avec le sourire sur l'une des terrasses encombrant les deux côtés du boulevard principal ? Lequel devrait, sourie-t-on sous cape, prendre une autre appellation avec la saison estivale. D'ailleurs, tout au long de l'année, une certaine torpeur caractérise la commune, connue pour être le point névralgique des spéculateurs fonciers. Il n'est pas d'ailleurs un endroit où l'on ne peut trouver des grill-rooms et autres salons de glaces. Le téléphone arabe a eu un tel effet, à Draria, que des familles entières s'y rendent avec la marmaille. Les locations onéreuses n'ont, toutefois, pas dissuadé des commerçants, ayant senti assurément le filon, de prendre possession des lieux. « C'est une activité en or surtout en été », témoigne ce gérant d'un restaurant. A l'opposé de son alter ego qu'est Staouéli, Draria garde cette réputation qu'elle s'est forgée depuis pas moins de cinq ans. Les boutiques sont enguirlandées et sentant la bonne chair. « Ici la viande n'est pas congelée. Elle est fraîche », lâche notre interlocuteur qui ajoute que la principale devise des patrons de ces restaurants est « le client est toujours roi ». A peine la soirée commencée que de véritables processions humaines se forment. On s'y bouscule sans toutefois échanger ces regards déplaisants. Chacun cherche un endroit où s'installer. On se salue et on se congratule avant de hâter subrepticement le pas vers une table. De longues et épaisses fumées montent des façades de terrasses et annoncent le prémices de repas gargantuesques. Plusieurs variétés sont offertes aux clients. Le menu est constitué d'entrées variées, de grillades, de boissons fraîches et de glaces que l'on déguste sur des aires musicales diverses. Les tenants des restaurants ont même aménagé des espaces réservés aux enfants. C'est le cas du restaurant Chez nous où le service est des plus accueillants. Bienveillants, souples, sourires aux lèvres, les serveurs vous reçoivent avec le plus sympathique des accueils. « Il n'est pas question que je perde un seul de mes habitués. Les clients me connaissent et reviennent régulièrement chez moi », conclue notre restaurateur.