Les rues de la ville de Béjaïa étaient désertes peu avant la fin de la partie des tirs au but qui a permis, avant-hier, au MOB de décrocher la première qualification de son histoire à la finale de la Coupe d'Algérie. Cette 51e édition se fera face à une puissante équipe de l'ES Sétif, au stade du 8 Mai 1945. Des étendards aux couleurs du MOB, le noir et le vert, flottaient sous le ciel bleu de la coquette ville. Des banderoles, sur lesquelles des messages de soutien et de sympathie à l'égard du club sont transcrits, ornent les venelles et les grands boulevards. A ce moment-là, le milieu de terrain, le Malien Soumaïla Sidibé, se prépare pour le dernier tir. Les Béjaouis retiennent leur souffle avant la concrétisation et l'explosion de joie. Aussitôt délivrés, les cafés se sont vidés, les familles, les jeunes et moins jeunes sont sortis dans la rue pour fêter cette victoire au goût particulier. «Il aura fallu beaucoup de courage et de volonté pour affronter cette équipe de Sétif, championne d'Afrique, chez elle, mais les Crabes l'ont fait !» commente un supporteur. Les rues se remplissent de monde au fil des minutes. On afflue de tous les quartiers pour converger au centre-ville où la fête ne fait que commencer. Des cortèges de voitures interminables sillonnent les rues à la victoire des Crabes. Fumigènes, feux d'artifice, coups de klaxons ont animé l'ambiance et le décor. C'était le «débrayage» pour les transporteurs et le bal des motocyclistes qui, dans leur manifestation de joie, slalomaient même avec le danger. Quittant l'ex-capitale des Hammadites vers les villes de la vallée de la Soummam, on retrouve la même ambiance. Depuis les véhicules, des chansons passées en boucle, à la radio locale, à la gloire des Vert et Noir fusaient avec force décibels. Sur la route de Tala Hamza, d'Amizour, d'El Kseur et de Oued Ghir, des groupes de personnes s'arrêtaient sur les accotements, le temps d'un déhanché sous les chants du Mouloudia. Ainsi, tard dans la nuit, la joie des supporteurs des Crabes était toujours là. «Ulac idhess assagui (ce soir, nous allons veiller)», lance un habitant d'un quartier d'El Kseur, depuis le toit ouvrant de la voiture de son copain, un fanion noir et vert à la main. Les habitants des villes de l'intérieur sont également en liesse. Les rues et le ciel, ce soir-là, ont pris les couleurs chaudes des fumigènes et des feux d'artifices. Dans la soirée de vendredi, la joie s'est poursuivie sur les réseaux sociaux. Les internautes ont publié des photos de scènes de liesse dans différents quartiers de la ville de Béjaïa, d'autres ont posté des messages de félicitations, accompagnés de sympathiques commentaires. Hier, les fans de foot à Béjaïa avaient les yeux braqués sur le stade Omar Hamadi où se déroulait la seconde demi-finale qui opposait l'ASO Chlef au RC Arbaâ, afin de connaître le futur adversaire des Crabes.