Le projet de loi relatif à la protection de l'enfance sera examiné, à partir de mardi, par la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l'APN. Plusieurs associations et institutions activant dans le domaine de l'enfance, dont le réseau NADA, ont ainsi été auditionnées par les députés en charge de ce dossier, et ce, afin de discuter des dispositions de ce texte. Une première mouture qui n'est pas exempte de lacunes et qui mérite d'être améliorée pour une plus grande cohérence et efficience, plaide Abderrahmane Arrar, président du réseau NADA. Raison pour laquelle ce collectif d'associations a soumis aux membres de cette commission diverses recommandations et observations, qui concerne une quarantaine d'articles, sur les 150 contenus dans le texte de loi. «Ces lois tendent à protéger les enfants en situation de non-droit, mais aussi les mineurs qui ont maille à partir avec la justice», a ainsi expliqué M. Arrar, lors de son passage, hier, au forum d'El Moudjahid. Attendu depuis 2005, ce n'est qu'au mois de septembre 2014 que le Conseil des ministres adopte, enfin, ce projet de loi. «Ces retards sont essentiellement dus aux oppositions et autres divergences entre différents acteurs politiques et sociétales», estime M. Arrar. Toutefois, il aura fallu attendre que se produisent de dramatiques faits divers pour que la protection de l'enfance soit considérée comme «urgence» nationale. «Depuis 2012, cette cause a été inscrite comme étant une priorité politique. Et ce, malheureusement, à la suite des plusieurs enlèvements et assassinats d'enfants, qui ont été suivis par une vague d'indignation et d'émotion populaires sans précédent», déplore le président du réseau. Toutefois, et en dépit de l'unanimité qu'est censée susciter un tel débat, de nombreux détracteurs ont accusé les propositions de loi de «menacer la cellule familiale». Ce que dément formellement le réseau NADA. «Je ne comprends pas que l'on puisse estimer que ce texte, ou le principe même de protection de l'enfance, mette en péril les fondements de notre société. Aucun point de ce projet de loi ou de nos recommandations n'est en contradiction avec l'islam. Bien au contraire», s'insurge le président du réseau NADA. Il insiste d'ailleurs sur le fait qu'il n'est nullement question «de s'immiscer dans les relations familiales, ou dans la façon dont une famille éduque ses enfants. La loi n'intervient que dans les cas où l'enfant est en danger physique, sexuel ou morale, que cela soit au sein de sa famille ou dans l'espace public». Le réseau, qui compte quelque 150 associations, est en relation continue avec différents ministères, institutions et espère ainsi voir ses recommandations prises en compte lors des discussions parlementaires. «Surtout celles essentielles, comme ce qui a trait au signalement et à l'alerte d'enlèvement ou encore la coordination entre les différents outils de protection», affirme M. Arrar.