L'arrêt de l'exploitation du dernier bac de stockage souterrain de gaz naturel liquéfié au monde vient d'être décidé, hier, par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, à l'occasion du 40e anniversaire du complexe GL4/Z à Arzew. En effet, le stockage souterrain d'hydrocarbures en sol gelé est une technique pionnière à l'époque, mais compte tenue des risques engendrés par ce procédé, il a été pratiquement abandonné très vite. Le dernier bac restant se trouve à Arzew. En raison de son essoufflement et des risques qu'il présente, notamment après l'expertise effectuée par le Centre national des techniques spatiales d'Arzew (CNTS), il a été décidé l'arrêt définitif de son exploitation. Pour rappel, le complexe GL4/Z d'Arzew, compagnie algérienne de méthane liquéfié (ex-Camel), que d'ailleurs le PDG de Sonatrach, Meziane Mohamed, n'a pas manqué de faire le parallèle, lors de son intervention, avec le célèbre tube raï de cheb Khaled « La camel, la camel », a effectué, le 27 septembre 1964, son premier chargement à destination de la Grande-Bretagne. Lors d'un point de presse organisé en marge des festivités de célébration, le ministre de l'Energie et des Mines a annoncé « la construction d'un nouveau train de liquéfaction d'une capacité de 4 à 5 millions de tonnes de GNL/an dans le cadre du projet intégré de Gassi Touil ». Il annoncera également que « la capacité d'exportation (gazoduc et liquéfaction) dont disposera l'Algérie avant la fin de la présente décennie sera de 95 milliards de mètres cubes par an, soit une augmentation de plus 50% des capacités actuelles ». On apprendra par ailleurs que la demande énergétique mondiale montre que l'utilisation du gaz naturel, notamment sous sa forme GNL, enregistrera une importante progression. Il citera pour exemple l'Asie dont la consommation est passée de 198 milliards de mètres cubes en 2001 à 623 milliards de mètres cubes en 2025. Le Japon et la Corée du Sud consomment à eux seuls plus de 70% du GNL commercialisé dans le monde. La dépendance du marché européen vis-à-vis des importations en gaz atteindra 80% à de l'horizon 2025. Concernant la flambée actuelle du prix du baril de pétrole, il dira qu'elle est la conséquence de plusieurs facteurs, dont la croissance mondiale qui a atteint 4,7% et qui génère une demande actuellement évaluée à 2,4 milliards de b/j, des spéculateurs et des conflits géopolitiques, notamment la guerre en Irak, l'instabilité au Venezuela et les derniers évènements en Arabie Saoudite qui engendrent une certaine incertitude sur la production. A une question relative à la série d'explosions enregistrées un peu partout à travers les zones industrielles du pays, notamment celles d'Arzew et de Skikda, que certains attribuent certes à la vétusté des installations, mais aussi à une démotivation des cadres après l'introduction de la bourse de l'emploi pour les prétendants au statut de cadres dirigeants, Chakib Khelil annoncera la création à Oran d'un centre de recherche en sécurité industrielle qui portera le nom de Djamel Eddine Khan et l'élévation de l'Institut algérien du pétrole (IAP) d'Arzew et le Centre de perfectionnement de l'entreprise (CPE) Aïn El Bya au rang d'université d'élite des cadres du secteur de l'énergie et des mines. Le ministre de l'Energie et des Mines refusera catégoriquement d'aborder le chapitre relatif à l'avant-projet de loi portant sur les hydrocarbures et se contentera de dire : « Je le défendrai devant l'APN. » Il jettera tout de même un pavé dans la mare en informant l'assistance qu'il formulera des propositions pour la prochaine loi de finances afin de réduire la consommation d'essence et obliger un tant soit peu les automobilistes à se tourner vers le diesel et diminuer le nombre d'accidents de la circulation. D'ailleurs, à ce propos, il annoncera qu'un projet d'orientation vers une nouvelle technologie de GTL (gaz naturel et diesel) est en cours de maturation.