Plus de 9500 fusils de chasse ont été confisqués par les autorités dans la wilaya de Bouira au début des années 1990. Des dizaines de propriétaires de fusils de chasse, confisqués par l'Etat au début des années 1990 suite à la dégradation des conditions sécuritaires, sont revenus encore une fois à la charge en organisant hier un rassemblement de protestation et une marche au chef-lieu de wilaya. Cette énième action de rue fait suite, soulignent les protestataires, pour la plupart des personnes âgées, au refus des autorités concernées, notamment au niveau de la wilaya de Bouira, d'accéder à leur requête. En effet, dés les premières heures de la matinée, des dizaines de personnes ont investi la Place des martyrs de la ville de Bouira, en tenant un sit-in avant de marcher vers le siège de la wilaya. Les manifestants réclament l'application de l'instruction du Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui, rappelons-le, avait affiché la volonté de l'Etat de rétablir les concernés dans leur droit légitime. Sur le terrain, en particulier au niveau de la wilaya de Bouira, le nombre des fusils restitués ne dépasse pas les 2000. «Nous voulons l'application des promesses du Premier ministre», lit-on sur une banderole brandie par les manifestants. «L'Etat de droit doit garantir le droit du peuple !» Nous réclamons la restitution de nos biens. Nos armes, c'est notre dignité !», lit-on également sur d'autres banderoles. Il faut souligner que plusieurs actions similaires avaient été enregistrées à Bouira. Les propriétaires n'ont jamais cessé de réclamer leurs biens. Chaque dimanche, ces citoyens tiennent des rassemblements de protestation à la Place des martyrs ou devant le Secteur opérationnel dans le but d'interpeller les responsables en charge de ce dossier. Hier, les manifestants ont tenu à dénoncer également l'attitude autiste des pouvoirs publics qualifiée d'injuste à leur égard. «Nous demandons nos droits. Le Premier ministre avait pourtant déclaré que toutes les armes confisquées seront restituées à leurs propriétaires avant le mois de décembre de l'année écoulée. Mais rien n'a été concrétisé sur le terrain », dira en colère un manifestant en soulignant que d'autres actions similaires seront organisées prochainement pour se faire entendre. «L'Etat nous a confisqué nos fusils pour que ces armes ne tombent pas dans les mains des terroristes. Mais aujourd'hui que le pays a retrouvé sa stabilité, qu'ils nous rendent notre bien !», s'insurge-t-on. Le chef du cabinet du wali de Bouira leur a signifié, au cours d'une audience, que le ministère de l'Intérieur aurait décidé de faire bénéficier les propriétaires de fusils neufs. La semaine écoulée, une délégation des protestataires avait été reçue par un haut gradé de l'armée au niveau du secteur opérationnel de Bouira, leur expliquant la complexité de l'opération en leur précisant que des milliers de fusils dégradés se trouvent au niveau de l'atelier de maintenance et de réparation à Boufarik, dans la wilaya de Blida. Cela explique bien que la solution des fusils neufs serait la plus plausible dés lors que des milliers de fusils sont quasiment irrécupérables. Il faut rappeler qu'au niveau de la wilaya de Bouira, ce sont environ 9500 fusils qui ont été confisqués.