La zaouïa El Hilalya El Ilmya de Chebli (wilaya de Blida) avait organisé un séminaire (9e édition), les 23, 24 et 25 avril 2015, autour du wakf (habous) en Algérie, ses réalités et ses perspectives. En plus des autorités locales et de la wilaya, des représentants du ministère des Affaires religieuses, des personnalités scientifiques et culturelles, des conférenciers sont venus des différentes régions du pays (Batna, Tlemcen, Constantine, Ghardaïa, Djelfa…) pour parler «des centaines d'hectares de terres» habous qui sont ignorées et qu'il est temps de leur rendre leur caractère initial, car le wakf, s'il est utilisé selon la loi divine, peut, à lui seul, résoudre des problèmes aussi cruciaux que le chômage, la délinquance ou le célibat forcé que vivent les jeunes. Dans l'esprit du commun des mortels, n'est qualifié de wakf que le terrain sur lequel est construite une mosquée. Les intervenants ont corrigé cette idée incomplète. Tout peut être considéré comme habous, tant qu'il sert pour le bien de la communauté. Un wakf ne peut être ni vendu ni acheté. Il est «bloqué» (habous) dans l'intérêt de tous, pour une utilité que son propriétaire initial précise dans un acte notarié : une construction habous réservée à l'apprentissage du Coran, par exemple, ne peut servir qu'à cet effet. En plus des terrains et des constructions, peuvent prendre le caractère de wakf les puits, les rivières, les arbres fruitiers et même… les animaux. Deux intervenants de Ghardaïa ont présenté le modèle de Grara, un exemple qui mérite d'être étudié par les officiels et étendu sur tout le territoire national, tant l'efficacité de ses actions au sein de la communauté mozabite est avérée. Un conférencier a présenté, comme exemple de wakf, la zaouïa El Hilalya El Ilmya de Chebli, qui existe depuis 1949, rendue habous par son propriétaire Mustapha Makhzour. Elle a pris, par la suite, le nom du premier cheikh qui y a enseigné le Coran et la langue arabe, à son ouverture, Rabah El Hilali (1920-2003). Une quinzaine de ses premiers talebs sont tombés au champ d'honneur. Ce séminaire religieux, culturel et scientifique (car il contient plusieurs activités différentes) de Chebli, est à sa neuvième édition. Cette année, il est devenu national. Selon l'avis des participants des différentes wilayas du pays, ce fut un grand succès. Le cheikh Mohamed Salah Seddik, ce savant et écrivain (il a à son actif 115 titres) de 90 ans que la zaouïa El Hilalya a tenu à honorer, a qualifié, avec son humour courtois et fin, les habitants de Chebli, pour leur hospitalité, de «voleurs… de cœurs» ! Un titre que les Cheblaouis arboreront, désormais, avec fierté.