Ramzi, ce petit garçon sans histoire, à l'allure frêle et au visage angélique, est tombé dans un traquenard tendu par un quinquagénaire à l'intérieur du tunnel de la place Kennedy, à El Biar. Selon les témoignages recueillis auprès de l'oncle du défunt, à l'origine de ce macabre événement une altercation futile entre Ramzi et son camarade de classe ayant trait à une histoire de cahier prêté par l'un à l'autre. Un acharnement inouï L'agresseur et assassin, du nom de Nabil Souki, n'est autre que le père du camarade de classe de Ramzi. Au lieu d'apaiser les esprits entre les deux garçons, il lui a porté des coups violents, traînant Ramzi, tombé à terre, tout en continuant à extérioriser sa colère. Coups de la pointe du coude sur la jugulaire, coups de pied au ventre ainsi que sur d'autres parties du corps… Un acharnement inouï. Des témoignages de garçons de son âge venus rendre un dernier hommage à leur camarade ont soutenu que Ramzi avait traîné ses douleurs jusqu'à son domicile sans aviser les membres de sa famille de l'accident «par peur des représailles de l'homme». Jusqu'à la dégradation de son état de santé. Evacué en urgence vers l'hôpital de Beni Messous, les nombreuses tentatives de réanimation se sont avérées vaines. Ramzi a succombé à ses blessures vers 22h. Les obsèques du petit garçon ont eu lieu hier drainant une foule nombreuse, indignée et attristée, venue consoler la famille et accompagner le malheureux défunt à sa dernière demeure. Cette mort violente a frappé tel un couperet. La famille de Ramzy, sa fratrie accablée et ses parents sont en état de choc. La mère du défunt, les yeux pleins de larmes, a de la peine à nous répondre, ses paroles sont inaudibles. Sa détresse est incommensurable. Des membres de la famille Mostefaoui s'apprêtent à organiser une marche blanche, cette semaine, afin de revendiquer que justice soit rendue et que pareille tragédie ne se reproduise plus pour d'autres enfants. A la sûreté urbaine d'El Biar, le commissaire de police n'a pas voulu faire de déclaration sur cette affaire. D'un air évasif, il se contente de déclarer qu'une enquête a été diligentée et que toutes les procédures seront respectées. En tout état de cause, il y a lieu de s'interroger sur la violence infantile persistante qui fait, de jour en jour, des victimes dommageables dans notre société. Et dire qu'une campagne contre la violence faite aux enfants, à l'initiative de l'Unicef et sponsorisée par de grands organismes nationaux, se déroule actuellement en Algérie.