Le siège du FLN Saâdani qui craint de réunir le CC a pris l'initiative personnelle de reporter le congrès. Les militants du FLN se réunissent sur les hauteurs d'Alger pour tenter de recoller les morceaux. D'anciens ministres, des parlementaires, des sénateurs et des membres du comité central se réunissent au quotidien à la permanence parlementaire d' El-Biar, sous l'égide de l'organe exécutif du FLN, comptant 21 membres. Ces rencontres entrent dans le cadre de la préparation du 10e congrès du parti. Marginalisé par Amar Saâdani, le comité central dont le mandat a expiré le 19 mars dernier, ne s'est pas réuni depuis longtemps, soit le 24 juin dernier. «On ne peut mettre fin au mandat du comité central que devant le Congrès», selon Abderrahmane Belayat qui estime que la résolution de la crise du FLN reste tributaire du départ ou de la destitution de Saâdani. Les opposants au SG de l'ex-parti unique, restent «vigilants». Selon M.Belayat, «l'actuelle direction du parti ne sera en mesure de tenir son congrès qu'avec la complicité de l'administration». Dans ce cas de figure, les détracteurs de Saâdani n'écartent pas un recours à la justice. Abderahmane Belayat, qui était le coordinateur du bureau politique du parti après le départ de Belkhadem, compte introduire, le cas échéant, «une plainte auprès du Conseil d'Etat, contre le secrétaire général du parti ainsi que la wilaya d'Alger au cas où elle l'aurait autorisé». Il est également question d'organiser un congrès parallèle. «On est prêt pour tenir le congrès», a affirmé Belayat qui souligne que «158 sur 257 signatures collectées initialement demeurent acquises pour cette option de préparation du 10e congrès». Toutefois, il faut rappeler que le Conseil d'Etat, dont les décisions sont pourtant sans appel, a dû rectifier le tir après avoir annulé, le 28 août dernier, la session du CC devant se tenir à l'hôtel El-Aurassi pour plébisciter Amar Saâdani à la tête du FLN, en remplacement de Abdelaziz Belkhadem, soit huit mois après sa destitution. Quelque temps plus tard, la wilaya d'Alger a dû délivrer une nouvelle autorisation à l'aile de Amar Saâdani pour la tenue de la session du CC à la date et au lieu prévus. Entre-temps, le Conseil d'Etat a dû renvoyer l'affaire devant la chambre administrative, laquelle a donné, bien entendu, son O.K. pour la tenue de la dite session houleuse. En sera-t-il autrement cette fois-ci? Dans ce contexte, la dernière sortie de Saâdani à Oran, le 19 mars dernier, a été perturbée par la présence de Belkhadem, dans les parages, qui en a profité pour rencontrer certains membres du comité central et d'autres militants, selon plusieurs témoignages. De son côté Abdelkrim Abada a indiqué que «le parti n'a jamais connu une situation aussi catastrophique que celle à laquelle il est parvenu aujourd'hui». «Actuellement, Amar Saâdani, qui craint de réunir le comité central, a pris une initiative personnelle de reporter le 10e congrès pour après l'adoption des amendements de la Constitution», dira-t-il. Pis encore, «le secrétaire général du FLN s'apprête même à organiser un congrès illégal car seul le comité central, l'instance souveraine entre deux congrès, est habilité à délibérer en le justifiant sur le report du Congrès», indique-t-il. Par ailleurs, l'impasse caractérisant la crise du FLN s'accompagne par la rupture entre les différentes clans. Chaque partie agit seule: le groupe des redresseurs mené par Abada qui s'est rapproché, un temps, de Saâdani a fini par regagner l'opposition, sans toutefois rejoindre le groupe de Belayat.