En raison des blocages des conventions de branches qui ont décalé la tenue de la tripartite, une réunion regroupant les principaux acteurs (centrale syndicale, ministère du Travail, ministère de la Participation et patronat) aura lieu cette semaine. Dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie d'ouverture de la session d'automne de l'APN, le ministre du Travail, Tayeb Louh, a précisé que cette rencontre « se tiendra afin de discuter du dossier de conventions de branches ». Objectif : dénouer la crise entre les Sociétés de gestion des participations (SGP) et les fédérations des travailleurs sur l'augmentation des salaires des employés travaillant dans des entreprises défaillantes. M. Louh a estimé, à ce propos, que les résultats des travaux de la plupart des groupes sont « satisfaisants », à l'exception de « quatre fédérations (sur les 19 fédérations existantes, ndlr) qui ont eu des difficultés à trouver un terrain d'entente avec les Sociétés de gestion des participations ». « Nous allons essayer, au cours de notre rencontre, de trouver un consensus qui satisferait toutes les parties », a déclaré le ministre. L'équation est bien difficile à résoudre. D'un côté, des travailleurs réclament des salaires en adéquation avec le pouvoir d'achat. De l'autre, les SGP affirment ne pas pouvoir rogner sur les caisses déjà vides des entreprises, car si les secteurs qui jouissent d'une bonne santé financière s'autorisent à augmenter les salaires de leurs employés, beaucoup d'autres secteurs ne peuvent pas se le permettre. C'est le cas notamment des entreprises du bâtiment et des travaux publics, de la mécanique, du tourisme, des transports terrestres et de la métallurgie. Dans une déclaration à l'APS, le responsable de l'organique de l'Ugta, Abdelkader Malki, a affirmé que la programmation de cette réunion est liée au fait qu'aucun « consensus avec les SGP n'a été trouvé sur cette question ». « L'appel à l'organisation d'une réunion a pour objectif de mettre les points sur les i », tranche M. Malki. Le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, avait, par ailleurs, promis aux travailleurs, dans une récente réunion, que s'il ne parvenait pas à s'entendre avec les SGP, il demanderait l'arbitrage du gouvernement. Il est à rappeler que deux possibilités de valorisation des salaires liées à la situation économique et financière des branches et entreprises concernées ont été retenues. La première variante, concernant les entreprises en bonne situation financière (banques, assurances, entreprises de presse, etc.), autorise une hausse des salaires de base dans la fourchette de 10% à 30%. La seconde variante, concernant les entreprises en situation d'investissement ou de redressement, autorise une augmentation des salaires dans la fourchette de 5% à 15%. Elle concerne les entreprises en phase de mise à niveau ou d'exécution de business plan particulièrement restrictifs sur les dépenses des salaires Sur le chapitre du Pacte économique et social, M. Louh a déclaré dans le même contexte que celui-ci sera abordé lors de la réunion prévue cette semaine, précisant que les différentes parties vont plancher sur le « brouillon » élaboré. Par ailleurs, le ministre a souligné que la rédaction du code du travail est en voie de finalisation, rappelant à cette occasion que la tripartite se tiendra « fin septembre ».