Sonatrach veut reconquérir le marché nord-américain. Mis à mal par la révolution des schistes américains et la vague de pétroles légers US qui en a résulté, le Sahara Blend (pétrole ultraléger algérien) a vu ses parts sur le marché nord-américain fondre comme neige au soleil. Cependant, la compagnie nationale des hydrocarbures se voit offrir l'opportunité de revenir sur le marché américain, cette fois via l'allié de toujours, la compagnie vénézuelienne de pétrole PDVSA. Il est vrai que le PDG par intérim de Sonatrach a annoncé, en février dernier, que les deux compagnies pétrolières nationales étaient en négociation pour la création d'un joint-venture pour le blending et la commercialisation de pétrole, un projet qui, s'il venait à aboutir, permettrait, par le procédé de blending, d'additionner le pétrole léger algérien au pétrole ultralourd du bassin de l'Orénoque, rendant ce dernier plus facilement commercialisable, notamment sur le marché nord-américain. Bien qu'aucun accord n'ait abouti jusque-là, les négociations semblent avancer dans le bon sens. C'est du moins ce qu'annonce l'agence d'information américaine Platts, spécialisée dans les questions liées à l'énergie. Cette agence explique ainsi que les deux compagnies ciblent le marché nord- américain et que ce joint-venture est une suite logique au processus d'importation de pétrole léger algérien pour alimenter le process de blending. Il faut rappeler dans ce sens que le Venezuela a importé 2 millions de barils de pétrole algérien au mois d'octobre dernier avant de suspendre l'opération. Cependant, si Sonatrach semble avoir avancé ses pions sur l'échiquier américain, d'autres pays de l'OPEP ne perdent pas de vue l'opportunité que représente le blending. Le dernier bulletin de l'Organisation, basée à Vienne, met ainsi en avant l'intention de Caracas d'étendre le projet à d'autres partenaires éventuels de l'OPEP, en mettant l'accent sur le lancement de discussions avec de nombreux membres. Le bulletin de l'OPEP précise que le président de la PVDSA a lancé l'idée au cours du sommet des Amériques au début du mois d'avril, tout comme il a indiqué avoir rencontré les ambassadeurs de plusieurs pays membres de l'OPEP, afin de les associer au capital vénézuelien, rappelant au passage que l'Algérie et l'Angola étaient des partenaires potentiels. Il faut préciser dans ce sens que le pétrole algérien présente les caractéristiques recherchées pour le blending, d'autant qu'il est moins coûteux que les naphtas traditionnellement utilisés pour ce genre de process. Selon les données du département américain de l'Energie, les exportations algériennes de pétrole et de produits pétroliers sont passées d'un pic de plus de 800 000 barils/jour au mois d'août 2007 à près de 112 000 barils par jour en février 2015. Les exportations algériennes de gaz vers les Etats-Unis sont tombées de 700 000 mètres cubes rien que pour le mois d'avril 2007 à aucune importation depuis 2008.