L'appel à la poursuite de la grève lancée par le CNES a été largement suivi à l'USTO depuis le 2 septembre. Pour preuve, presque aucun des examens reportés depuis la fin de la saison dernière (2e EMD et DS), encore moins les examens de rattrapage devant être programmés en ce début de saison n'a eu lieu. Sur place, les étudiants rencontrés hésitent entre la compréhension des revendications de leurs enseignants et leur volonté d'en finir avec l'année universitaire 2005 - 2006 qui semble devoir s'allonger cette fois encore. La déclaration relative à la décision de poursuite de la grève, décidée localement par une assemblée générale tenue le 2 septembre au sein de l'amphi A6, été affichée. « Pour le moment, c'est le statu quo », affirme M. Belaïd qui assure la permanence au siège du CNES. « Il serait indécent, poursuit-il, de laisser nos collègues traînés devant les tribunaux sans réagir. » Les syndicalistes étaient hier en déplacement à l'IGCMO (anciennement USTO) pour tenter de coordonner le mouvement au sein de toutes les facultés. Responsable de la section locale, M. Mekkaoui affirme que « mis à part quelques tentatives des doyens des instituts des facultés de génie maritime et mécanique, toutes les autres spécialités, y compris le tronc commun, n'ont pas assuré les examens » Selon lui, « les épreuves ont eu lieu en catimini ». « Nous allons exiger de les refaire (les épreuves) parce qu'elles n'ont pas eu lieu en conformité avec les normes en vigueur, notamment en l'absence de beaucoup d'étudiants », devait-il préciser. Pour lui, l'extinction des poursuites judiciaires contre les coordinateurs de la région Centre et Ouest, Farid Cherbal (qui a bénéficié seulement de la levée du contrôle judiciaire) et Mustapha Mechab ainsi que Bessila Khaled est un préalable non négociable. « Ce n'est qu'après que nous allons accepter les pourparlers concernant la plate-forme de revendications », explique-t-il. Une autre enseignante gréviste atteste que « la première programmation entre le 2, 3 ou 4 septembre n'arrangeait pas les étudiants qui venaient juste de rentrer de vacances après avoir subi une année tumultueuse ». Ces derniers se retrouvent entre le marteau et l'enclume et dans l'obligation de pointer chaque matin pour être informés de la situation. « Déjà reporté en juin, mon examen prévu le 4 septembre a été encore une fois reporté à une date inconnue », atteste Manal Azzedine, une étudiante en chimie du système LMD. Même cas pour Fouad qui prépare son ingéniorat en électronique. « Mon examen était programmé pour le 4 septembre, mais il a été reporté et on ne sait toujours pas jusqu'à quand durera notre attente », se plaint-il en expliquant que ses camarades et lui viennent tous les jours s'enquérir de la situation. Dans une salle de cours, un groupe d'étudiants et d'étudiantes tentent une révision collective des cours pour un examen dont ils ignorent la date. Assez de temps pour une meilleure révision mais avec beaucoup de tracas liés à l'incertitude. « Je comprends les enseignants qui luttent pour leurs droits », lance un étudiant. Une étudiante réplique presque instantanément : « Je suis contre et cette situation qui dure depuis 2001 se répercute négativement sur mon avenir. » La même protestation est exprimée plus loin par des membres de l'ONEA, l'une des organisations estudiantines activant à Oran. « Nous sommes les otages de cette situation absurde », atteste l'un d'eux pour déplorer qu'aucun examen (2e EMD, DS et rattrapage) n'a été tenu. Sous un certain angle, certains étudiants sont effectivement lésés. « J'ai des étudiants qui ont voulu passer des concours comme celui des télécoms, mais à défaut d'avoir leurs notes ils devront attendre la saison prochaine », avoue une enseignante gréviste. Pour tous, il n'est pas question d'abandonner le combat, notamment d'exprimer concrètement une solidarité envers leurs collègues poursuivis en justice par l'administration de tutelle. Hier dans la matinée, le recteur de l'USTO était absent et nous n'avons pas pu non plus nous rapprocher (pour une absence momentanée) du vice-recteur chargé de la pédagogie.