Ahamed Ouyahia a animé une conférence de presse, jeudi dernier, à l'issue de la 4e session ordinaire du conseil national du parti, dans laquelle il est revenu essentiellement sur les questions politiques. Sans tergiversation aucune, le directeur de cabinet à la Présidence a tranché la question de l'élection anticipée réclamée par l'opposition. Il n'y aura pas, selon lui, un chamboulement de l'agenda politique national du président Bouteflika. «Bouteflika présidera le pays jusqu'a la fin de son mandat et les élections présidentielle et législatives auront lieu comme prévu en 2017 et en 2019.» «Toute initiative visant à remettre en cause la légitimité des institutions de la République est rejetées», tonne Ouyahia, qui confirme, dans la foulée, que la remise sur les rails de l'Alliance présidentielle vise, effectivement, à faire barrage aux projets de l'opposition. Ahmed Ouyahia fustige non seulement l'initiative de la coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD), mais aussi à celui du FFS qui appelle à une conférence pour la reconstruction d'un consensus national. «Un consensus autour de quoi ? Autour d'une feuille blanche ?», ironise-t-il, précisant que l'Algérie ne vit pas une situation de vacance de pouvoir. «l'opposition n'est pas forte» A l'encontre de ceux qui œuvrent pour la départ de Bouteflika à cause de sa maladie, Ouyahia réplique que «le chef de l'Etat, même affaibli par la maladie, s'acquitte pleinement de sa fonction présidentielle». Le conférencier estime que l'opposition tire sa force de la faiblesse des partis au pouvoir. «L'opposition n'est pas forte, ce sont les partis au pouvoir qui sont faibles et l'opposition tire sa force du silence de ces formations, d'où la nécessité de relancer le pôle politique pour canaliser nos efforts», avoue le nouveau responsable du RND. S'agissant du projet de la révision de la Constitution, il laisse entendre qu'il est au point mort. En outre, Ouyahia a écarté les velléités présidentielles de Saïd Bouteflika pour succéder à son frère Abdelaziz, tout en apportant son soutien au vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, à son «frère» Toufik, patron du DRS, et à Ali Haddad, président du FCE. Dans ce sens, il appelle les partis qui ont critiqué l'institution militaire à mesurer leur propos. Sur le plan économique, l'ancien Premier ministre reconnaît que l'Algérie vit une situation difficile. Selon lui, la crise du pétrole sera structurelle. «En ces temps difficiles, nous avons besoin des hommes d'affaires à l'intérieur du FCE ou en dehors. Et je citerai Issad Rebrab», dira-t-il. Par ailleurs, Ouyahia n'a pas caché son inquiétude quant à la situation qui prévaut à nos frontières .