L'APN a abrité, hier, une conférence internationale sur les forums des femmes parlementaires. Objectif : poser les premiers jalons de la constitution d'un réseau national de femmes parlementaires algériennes. Mohamed-Larbi Ould- Khelifa, président de la Chambre basse du Parlement, a affirmé que ladite conférence a pour objectif majeur de contribuer au renforcement du leadership et des capacités des femmes parlementaires, et ce, en référence aux recommandations de la déclaration d'Alger de 2013 et aux principes contenus dans la Constitution. « Nous avons pour ambition de créer un réseau pour défendre au mieux les droits des femmes. Cela dit, il faut impérativement lever tous les obstacles susceptibles de bloquer leur épanouissement, surtout que la loi fondamentale du pays consacre l'égalité entre les deux sexes », précise-t-il. Il rappellera que malgré plus d'une décennie de violence, les femmes algériennes ont acquis beaucoup d'acquis, puisqu'elles sont aujourd'hui présentes dans les différentes sphères de décision. Cristina Amaral, représentante résidente du Programme des Nations unies pour le développement, est intervenue pour remercier le Parlement algérien pour avoir accueilli cette rencontre internationale de « grande envergure » qui a pour but « d'échanger les expériences en vue de partager un rêve commun, celui d'assurer une meilleure représentativité de la femme au niveau mondial ». Mme Amaral a exprimé son engagement à continuer à travailler avec le Parlement et le gouvernement algériens pour « la promotion de l'égalité des genres, notamment en apportant l'appui et l'expertise nécessaires en vue de renforcer les efforts de l'Algérie pour une représentation effective et durable des femmes dans les assemblées élues ». Cette rencontre devrait donc permettre de poser les premiers jalons visant la création d'un forum régional des femmes parlementaires de la région Mena et de l'Afrique, dont le secrétariat sera à Alger, indique-t-elle, notant que malgré leur présence forte et active comme électrices, candidates, partisanes, observatrices volontaires, « leur participation reste limitée ». Mme Amaral a indiqué que « la moyenne mondiale de la représentation de la femme au Parlement est de 21,3% », selon les statistiques de l'Union parlementaire internationale de 2013. Seuls 32 pays comptent plus de 30 à 40% de femmes au parlement, 156 pays ont moins de 30% et deux pays ont plus de 50% de femmes au parlement. En ce qui concerne l'Algérie, elle a souligné qu'après plusieurs années de militantisme continu des associations de défense des droits des femmes, la loi électorale a instauré des quotas parlementaires de 20 à 50% pour les femmes en fonction de la taille de la circonscription. Avec un taux de 31,6% des sièges occupés à l'APN, les statistiques placent l'Algérie au 26e rang selon la classification mondiale de l'Union interparlementaire, devançant tous les autres pays de la région Mena. Elle est devenue la plus forte représentation dans la région arabe, indique-t-elle, en estimant que ces acquis devraient « être préservés ». La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, a tenu à saluer, dans un message lu par sa représentante, Mme Ladjal, les efforts consentis par le chef de l'Etat dans ce sens, étant donné « qu'il a ouvert les portes de la vie politique aux femmes ». Elle a souligné que les partis politiques ont un rôle important dans la consécration de ces droits politiques, et ce, en multipliant les formations dans ce sens.