La daïra de Mekla est devenue, ces dernières années, une immense décharge sauvage. Des tonnes d'ordures ménagères, gravats et autres détritus sont jetés à travers tout le territoire de cette localité, située seulement à 25 km à l'est de Tizi Ouzou. Aucun village ou champ n'est épargné. Ces décharges d'où se dégagent des odeurs asphyxiantes sont une véritable menace pour l'environnement et la santé publique. Les autorités locales affirment qu'elles sont dans l'incapacité d'y faire face, en raison de l'immensité de la superficie de la daïra et du manque de moyens matériels et humains. S'y ajoute également l'absence de civisme chez les citoyens, dénonce-t-on. Ces derniers mettent à l'index la responsabilité des pouvoirs publics qu'ils accusent de négliger les questions d'hygiène. Le wali de Tizi Ouzou, M. Mazouz, qui s'est rendu dans la région, la semaine dernière, est inquiet de la situation qui prévaut dans la daïra de Mekla concernant le problème de la dégradation de l'environnement. A ce propos, il a ordonné à son directeur de l'environnement, au chef de daïra et aux élus de trois communes de Mekla de mobiliser tous les moyens nécessaires pour l'éradication de toutes les décharges sauvages qui prolifèrent comme des champignons. « Trouvez des endroits appropriés pour l'ouverture de trois décharges intercommunales qui répondent aux normes », a-t-il exigé des élus de la région. Profitant de la visite du wali dans la région, les représentants des comités de village n'ont pas hésité à soulever les manques constatés en matière de prise en charge sanitaire. Les 55 000 habitants que compte la daïra sont pris en charge par seulement 10 médecins. Les citoyens de la région dénoncent la fermeture de certaines salles de soins durant plusieurs jours, cet été, faute d'infirmiers pour assurer le service. C'est le cas des habitants d'Ath Kheir dans la commune d'Aït Khellili, qui protestent aussi contre l'inexistence des médicaments et autres produits de premiers soins au sein de leur dispensaire. Les habitants de Mekla demandent l'ouverture de certaines salles de soins, fermées depuis des lustres, faute de postes budgétaires, selon la version des responsables de la santé. Outre la question de l'environnement et de la santé, les représentants de la population de Mekla ont soulevé des problèmes relatifs à la dégradation de l'état des routes qui mènent à leurs villages. Le directeur des travaux publics affirme que la daïra a bénéficié de sept projets de revêtement des routes dégradées et dont trois sont déjà achevés. La priorité sera toutefois donnée au bitumage des chemins communaux. La réalisation des pistes agricoles est aussi au centre des préoccupations des comités de villages qui souffrent de l'enclavement. La concrétisation de ce projet permettra la relance de l'activité agricole de cette localité qui a bénéficié de quelques aides dans le cadre du programme de développement rural.