- Lakhdar Benkhelef. Front pour la justice et le développement : C'est l'Etat qui les a favorisés L'Etat a fait appel à ces salafistes dans les années 90', il a fermé les yeux en les utilisant, et maintenant il veut reprendre le contrôle. Aujourd'hui, il se réveille et décide de s'en débarrasser. C'est au ministère des Affaires religieuses de gérer ces mosquées, c'est à lui de prendre des décisions, que ce soit sur les moyens qui laissent à désirer ou les activités. Nous savons tous que les salafistes sont proches des hauts responsables de l'Etat et des chefs de parti, mais il est temps de les gérer. - Idriss Rebouh. Front du changement : Un danger pour notre société La profession d'imam, stratégique puisqu'elle oriente des fidèles, manque beaucoup d'encadrement. Les instituts forment très peu d'imams, comparé au nombre de mosquées qui augmente. Du coup, des bénévoles sont souvent admis à ce poste sensible. Le courant salafiste qui est sous influence saoudienne est bien entendu un danger qui infiltre notre société et menace notre patrimoine religieux. Nous soutenons donc la démarche du ministre. En améliorant leurs conditions, l'intrus extérieur ne pourra pas les corrompre. - Adda Fellahi. Islamologue : C'est Aïssa qui les a amenés là Les salafistes ont connu une décennie d'or à l'époque où Mohamed Aïssa était le directeur central des mosquées de tout le pays. C'est lui qui délivrait les autorisations pour les imams salafistes. Il avait besoin d'eux pour convaincre les terroristes de déposer les armes et espionner les mouvements des islamistes dans les mosquées. Mais les salafistes ont tout de suite mis la main sur plusieurs mosquées. A qui incombe alors aujourd'hui cette responsabilité de faire tomber des mosquées entre les mains des salafistes ? - Djamal Ghoul. Conseil national indépendant des imams : Des cours, mieux que la suspension Cette décision est en contradiction avec la réalité du terrain : on veut arrêter des imams sans avoir personne pour les remplacer. On sait tous que le secteur manque de budget et ne peut plus recruter. Le ministre devrait plutôt faire pression au sein du gouvernement pour que des fonds soient débloqués et que l'on puisse doter les mosquées de véritables imams, que l'on ne soit pas obligé de les laisser aux bénévoles. Ces imams salafistes devraient plutôt bénéficier de cours dans les conseils scientifiques.