De sources dignes de foi, nous apprenons qu'une commission d'inspection du ministère de l'Habitat, conduite par l'inspecteur général, séjourne à Chlef depuis le début de ce mois pour une mission de vérification de la gestion de la Direction du logement et des équipements publics (DLEP). L'on croit savoir que ladite commission s'est penchée en particulier sur la passation des marchés publics, notamment le choix des entreprises et des bureaux d'études, l'actualisation et la réévaluation des projets, les conditions dans lesquelles ces derniers ont été confiés aux intervenants concernés et les retards dans l'exécution de certaines opérations. Rappelons que la Dlep s'occupe de tous les projets d'habitat et des équipements publics dans les différents secteurs. Elle s'est vu confier également le programme de remplacement des constructions scolaires en préfabriqué érigées suite au séisme d'octobre 1980 pour un coût global de 680 milliards de centimes. Qu'est-ce qui a donc poussé le ministre de l'Habitat à dépêcher une telle commission à la veille de la rentrée scolaire et universitaire ? Un responsable de l'administration locale, interrogé à ce propos, affirme ne pas connaître les motifs réels de cette inspection, mais il pourrait s'agir, selon lui, d'une mission de contrôle ordinaire qui a été ordonnée par la tutelle pour s'assurer du fonctionnement de ses services locaux. Cependant, dans un document officiel adressé à notre bureau, avant-hier, le député indépendant Meddah Arraïbi M'hamed affirme avoir saisi le ministre de l'Habitat, les 2 et 3 septembre, sur des « dépassements graves dans la passation des marchés publics gérés par la Dlep ». Dans une première correspondance, il attire l'attention du premier responsable du secteur sur les « retards inexpliqués dans la réalisation de nouvelles constructions scolaires en remplacement de celles en préfabriqué, ce qui entraînera des problèmes de scolarisation de nos enfants ». Et d'accuser la direction concernée d'avoir « confié des marchés publics en violation de la réglementation en vigueur et à des entreprises et bureaux d'études non qualifiés, dont certains ont été ramenés d'autres wilayas ».D ans le second envoi adressé à la même autorité, le député indépendant cible les projets qui ont, selon lui, fait l'objet « de passations de gré à gré illégal et d'irrégularités flagrantes, tels l'aménagement des établissements scolaires et du nouveau pôle universitaire, l'extension du restaurant universitaire, la démolition des établissements scolaires en préfabriqué et le mur de clôture de l'université de Ouled Farès, entre autres ». La commission d'enquête poursuit toujours ses travaux au siège de la direction du logement et des équipements publics et a déjà entendu, apprend-on, plusieurs concernés du secteur.