L'abattage clandestin qui est devenu une pratique courante, tout au long de l'année, à travers plusieurs communes limitrophes, connait un regain pendant le Ramadhan et s'«affiche» ostentatoirement sur les étals. Depuis le début du Ramadhan, de nouveaux étals sauvages ont fait leur apparition dans certains marchés de quartiers et, surtout, dans les douars périphériques de la ville d'Oran. Dès la sortie de la localité de Hassi Bounif, on y remarque plusieurs échoppes de ventes de viandes, surtout ovine, juste derrière le dépôt de vente de carburant. Les clients sont attirés par le prix attractif qui oscille entre 1.000 et 1.100 dinars le kg comme indiqué sur les pancartes d'affichage. Le choix est grand. Ça va des parties nobles aux abats et autres têtes et pieds de mouton. Evidement, les prix sont négociables et à la tête du client. A contrario, à la zone industrielle de Hassi Ameur, la situation est toute autre. Les bêtes sont égorgées sur place dans des conditions exécrables. Aucune mesure d'hygiène n'est respectée. Les bêtes ne passent par aucun contrôle vétérinaire. Des rabatteurs s'occupent de chercher les clients dès leurs décentes de véhicules en leur proposant monts et merveilles. La motivation reste le prix du proposé. Dans les boucheries classiques et le circuit normal, le kilo de mouton ou d'agneau atteint les 1600 DA alors que, sur les trottoirs, il est négocié à hauteur de 1000 DA. Avec ces prix, les bouchers clandestins incitent les gens à l'achat de ces viandes dont la provenance est vraiment douteuse. Un phénomène qui constitue une réelle menace pour la santé publique. Mais ce phénomène qui était limité il y a quelques années aux seules communes périphériques de l'Est de la wilaya, semble prendre des proportions alarmantes à Oran malgré le fait que les brigades de contrôle ont mené une opération de lutte contre l'abattage clandestin par la multiplication des inspections. Régulièrement, ces brigades mixtes composées des représentants des Services Agricoles, de la Santé et de la DCP accompagnés des agents de l'ordre public effectuent des sorties inopinées dans certains quartiers réputés pour abriter des abattoirs clandestins et la plupart du temps des saisies sont effectuées et des procès-verbaux dressés. Mais, il faut reconnaître que celles-ci n'arrivent pas à éradiquer complètement ce business qui peut être pratiqué dans un quelconque local clandestin situé à la périphérie de la ville, l'arrière-cour d'une maison, un «haouch» ou un hangar délabré. C'est dans ce contexte que quatre personnes, âgées entre 26 à 51ans, activant dans cinq abattoirs clandestins ont été arrêtées, en début du Ramadhan, à El Barki. Notons aussi que 19 sites de vente illicite de viandes ont été recensés dans la daïra d'Ain El Turck.